Deux semaines après le cyclone Chido, François Bayrou est attendu ce lundi à Mayotte.
Il promet des solutions concrètes en matière d’éducation, de santé et d’habitat.
Mais sur place, les urgences se multiplient, comme l’ont constaté les envoyés spéciaux de TF1.
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Mayotte frappé par le puissant cyclone Chido
Quinze jours après le passage du cyclone Chido, c’est l’effervescence dans les bangas, les bidonvilles de Mayotte. Abdou invite les journalistes de TF1 à le suivre à travers les débris. Sous ses pieds résonne un fatras de tôles ondulées. C’est tout ce qui reste de sa maison. « Je vais commencer, mais comment ferais-je ? Je dois avoir des clous, des objets parce que tout est démoli », lance-t-il dans le reportage ci-dessus. Avant d’ajouter : « Personne n’est venu. Même pas pour une bouteille d’eau ».
L’eau potable, on n’en trouve nulle part.
L’eau potable, on n’en trouve nulle part.
Une habitante des bidonvilles
L’eau potable est quasiment introuvable pour ces habitants, les plus pauvres de l’île. La seule disponible, c’est celle de la rivière, pour nettoyer le linge, se laver et rapporter à boire. « Non, l’eau potable, on n’en trouve nulle part », se lamente une mère de famille. Pendant ce temps, en ville, à Mamoudzou, l’eau revient progressivement. Mais les montagnes de déchets font aussi courir le risque d’une catastrophe sanitaire. L’autre urgence, c’est l’électricité. Sous une chaleur de plomb, des techniciens restaurent le courant, rue par rue. Un Mahorais sur deux n’a toujours pas accès à l’électricité. « D’ici à 30 minutes, ce quartier sera alimenté », assure l’un d’eux.
« L’une des priorités à Mayotte, c’est aussi la sécurité. Les pillages ont été nombreux après le cyclone. Près de 500 gendarmes ont été envoyés en renfort sur l’archipel », précise Léonard Attal, l’envoyé spécial de TF1. Les forces de l’ordre font notamment du porte-à-porte auprès des habitants pour tenter de les rassurer. « Vous avez des problèmes de délinquance ici ? », demande un gendarme. « Exactement. Les voleurs sont là tout le temps, tout le temps. Hier, on nous a attaqués à cause de ça. Quatre personnes sont rentrées là-dedans. Moi, ça m’a fait peur avec mes gosses », admet une mère de famille.
Ce dimanche soir à Mayotte, 4000 policiers, pompiers et gendarmes sont toujours mobilisés. Tandis que François Bayrou est attendu ce lundi matin sur l’île. Au-delà des urgences, l’exécutif se projette aussi sur le défi de la reconstruction – le Premier ministre a fixé un objectif de deux ans pour y parvenir. Le ministre Manuel Valls a, lui, souligné lors de son entrée en fonctions l’« engagement de la nation pour reconstruire Mayotte, mieux et différemment ».