« Quand je rentre chez moi, mon esprit part à Mayotte. Dès que je suis seule, l’anxiété survient. » Comme la plupart des 5 500 jeunes Mahorais qui poursuivent leur cursus dans l’Hexagone, Naslat Maroine, étudiante de 23 ans en journalisme et communication dans une école parisienne, est intimement ébranlée par le cyclone Chido, qui a ravagé son île le 14 décembre.
Depuis plus d’une semaine, les conséquences de la catastrophe ont envahi le quotidien de ces étudiants qui vivent à plus de 8 000 kilomètres de Mayotte et de leurs familles. Tous se retrouvent confrontés au manque d’informations concernant la situation sur place, à un sentiment d’impuissance dû à l’éloignement et à des difficultés matérielles et psychologiques renforcées par leur isolement à l’heure où les vacances de Noël ont vidé les facs et les cités universitaires.
Alors que l’électricité était encore coupée, dimanche 22 décembre, pour 68 % des foyers mahorais, peu d’entre eux ont réussi à avoir des nouvelles de leurs proches. Assani Maoulida, qui étudie la littérature anglaise à l’université Paris-VIII, a ainsi « passé de nombreuses nuits blanches à chercher des informations sur Internet plutôt qu’à réviser [ses] partiels ». Lui qui, à 18 ans, n’avait jamais voyagé avant d’arriver dans la capitale, avait des attentes considérables pour sa première année universitaire. Chido est venu tout chambouler.
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