Où va la négociation entre partenaires sociaux sur les retraites ? Après l’annonce, mercredi 19 mars, de la défection de la CGT, qui s’ajoute à celles de Force ouvrière (FO) et de l’Union des entreprises de proximité (U2P), il n’y a désormais plus que cinq organisations autour de la table des discussions. L’exercice, qui s’avérait déjà très incertain, au départ, compte tenu des antagonismes entre les protagonistes, vient de tourner à l’affrontement, amoindrissant encore les chances d’un accord. Les acteurs, qui se disent prêts à poursuivre les pourparlers engagés le 27 février, devaient se retrouver, jeudi après-midi, pour une quatrième réunion consacrée – en principe – à la pénibilité. La CFDT avait l’intention, à cette occasion, de proposer aux autres parties en présence de débattre des conditions dans lesquelles les échanges vont se dérouler, quitte à retoucher la feuille de route fixée par le gouvernement.
La décision ne faisait pas l’ombre d’un doute. Invitée, mercredi, du journal de 20 heures sur France 2, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a déclaré que sa centrale se retirait des « concertations ». Un choix justifié par les interventions récentes du premier ministre, François Bayrou, qui avait écarté, dimanche puis mardi, l’idée d’abaisser de 64 à 62 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension. Le premier ministre a « trahi sa parole », a fustigé Mme Binet en faisant allusion à l’engagement qui avait été pris par celui-ci de laisser les partenaires sociaux aborder tous les sujets, y compris celui de la règle des 64 ans instaurée par la loi du 14 avril 2023 – une préoccupation centrale pour les représentants des travailleurs.
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