Perché sur la nacelle de sa camionnette, un technicien d’Altitude Infra, l’un des principaux exploitants de réseaux Internet en France, se livre, jeudi 21 août au matin, à une réparation difficile. Son équipe et lui s’efforcent de tendre un câble télécom de plusieurs dizaines de mètres entre deux poteaux le long d’une route, à proximité de Villesèque-des-Corbières, un village de 380 habitants dans l’est de l’Aude. Et ce, tout en évitant qu’il se coince dans des branches d’arbres. Un peu plus loin, sous une tente, un autre technicien soude un à un ses fils de fibre optique, aussi fin que des cheveux, afin de connecter cette nouvelle artère au réseau.
D’ordinaire, ces travaux sont relativement simples, car les poteaux sont proches. Mais il en manque aujourd’hui plusieurs pour que cette réparation, qui doit permettre à une partie des 190 abonnés à la fibre du village de retrouver leur connexion Internet, respecte l’état de l’art. Et pour cause : les poteaux sur lesquels les techniciens travaillent sont les seuls encore debout. Les autres ont été détruits par le gigantesque incendie qui a ravagé, du 5 au 9 août, près de 17 000 hectares de végétation dans le département.
La campagne environnante porte les stigmates de cette catastrophe, qui a tué une femme, blessé une vingtaine de personnes, et brûlé trente-cinq habitations. D’une violence inouïe, les flammes ont progressé à une vitesse « de 5 km/h à 7 km/h », soit le rythme « de quelqu’un qui marche vite », rappelle le lieutenant Bertrand Boileau, responsable de la caserne des pompiers de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une autre commune touchée.
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