« Le bilan humain sera-t-il connu ? On n’est pas capable de le dire aujourd’hui », fait savoir François-Noël Buffet
« Tout est à reconstruire. » Une semaine après le passage du cycole Chido qui a dévasté Mayotte, le ministre chargé des outre-mer, François-Noël Buffet, a fait dans l’archipel, où il est resté plusieurs jours, « un constat de désastre, de sidération ». « La végétation a totalement disparu, les bangas ont été soufflés, il y a un amas de tôles et de détritus partout », a-t-il ajouté dans l’émission du « Grand Jury » sur RTL.
Le ministre démissionnaire s’est également montré pessimiste quant à l’établissement d’un éventuel bilan humain définitif – pour le moment seuls trente-cinq morts ont été recensés officiellement. « Le bilan humain sera-t-il connu ? On n’est pas capable de le dire aujourd’hui », a-t-il prévenu ce dimanche. « Il faut quand même savoir que la majorité des habitants, notamment dans les bangas, sont de confession musulmane, donc l’enterrement se fait rapidement, dans un délai de vingt-quatre heures », a-t-il ajouté, pour expliquer la difficulté d’établir un chiffrage du nombre de personnes disparues. « Je n’ai vu, de l’hélicoptère, que très, très peu de personnes. Donc la question est de savoir : où sont-ils ? », s’est-il interrogé.
Le ministre démissionnaire a confirmé qu’une « loi spéciale » pourrait être examinée en début d’année prochaine au Parlement pour préparer la reconstruction de Mayotte. « Elle prévoit un système dérogatoire qui s’inspire de ce qui s’est passé après les émeutes de 2023 et qui consiste à alléger les procédures administratives, notamment en matière d’urbanisme, et les systèmes déclaratifs avec la possibilité de collecter plus facilement des fonds publics », a-t-il fait savoir, ajoutant que le texte comprenait des « éléments en matière de fiscalité, de santé, et de construction ».
François-Noël Buffet a pris ses distances quant à l’objectif de reconstruction « en deux ans », tel qu’avancé par le premier ministre, François Bayrou. « Je pense qu’il faut être très prudent sur les délais », a-t-il estimé. Selon le ministre démissionaire, « les dégâts sont tels que il faut faire le plus rapidement possible. Mais au-delà du fait de faire le plus rapidement possible, il faut le faire de la manière la plus qualitative possible ».