Du sud-est vers le nord-ouest, l’ouragan Beryl poursuit sa route funeste dans l’Atlantique nord-ouest. Samedi 6 juillet, rétrogradé en tempête tropicale, il se trouve dans le golfe du Mexique et se dirige vers les côtes du Texas, qu’il pourrait atteindre lundi. Mais les jours précédents, il a semé le deuil et la désolation à travers la mer des Caraïbes.
Après avoir dévasté l’archipel paradisiaque des Grenadines, lundi 1er juillet, puis avoir causé d’importants dégâts à la Jamaïque et aux îles Caïmans mercredi et jeudi, ce cyclone exceptionnellement précoce et puissant avait légèrement perdu en intensité avant de frapper, le lendemain, la péninsule mexicaine du Yucatan.
Le phénomène a occasionné des vents de 175 kilomètres/heure dans la région de Cancun avant d’atteindre le golfe du Mexique vendredi soir. Onze victimes sont à déplorer au Venezuela, à Grenade, à Saint-Vincent-et-les-Grenadines ainsi qu’à la Jamaïque, et plusieurs personnes sont encore portées disparues.
« L’île est dévastée dans sa totalité »
Alors que les pays caribéens commencent tout juste à panser leurs plaies, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce qui apparaît, aux yeux de nombreux habitants de la région, comme une injustice criante. « Il n’y a pas de justice climatique actuellement dans le monde. Dans les Caraïbes, nous ne sommes pas responsables du réchauffement climatique, et pourtant nous sommes en première ligne », a regretté Ralph Gonsalves, le premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, mercredi, lors d’une interview sur la chaîne de télévision britannique Sky News. Dénonçant les « discours lénifiants » prononcés lors des conférences internationales pour le climat, le dirigeant travailliste a appelé le monde à « arriver très rapidement au “zéro émission nette” » et a réclamé des « changements dans la structure de la politique économique » mondiale.
Dans la région, plusieurs homologues de M. Gonsalves sont du même avis. « Les pays qui sont responsables du problème et de son aggravation restent les bras croisés », a tancé mardi Dickon Mitchell, le premier ministre de la Grenade, lors d’une conférence de presse, soulignant que les îles des Caraïbes subissent « des pertes et des dégâts considérables » dus aux phénomènes cycloniques et doivent « emprunter pour reconstruire, année après année ».
Écouter aussi Qui paiera les dégâts du climat ?
Dans ces deux micro-Etats insulaires, touchés de plein fouet par Beryl, les ravages sont catastrophiques. Carriacou, une île de 6 000 habitants qui fait partie de la Grenade, a subi des vents de 240 kilomètres/heure qui ont détruit ou endommagé 98 % des bâtiments, selon les premières estimations du gouvernement. « L’île est dévastée dans sa totalité », s’est ému Simon Springett, le coordinateur des Nations unies à la Barbade et dans les Caraïbes orientales, lors d’une visioconférence vendredi.
Il vous reste 46.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.