Racheté en 2011 par Microsoft, Skype va cesser de fonctionner le 6 mai.
La plateforme, lancée en 2003, était en perte de vitesse, délaissée au profit de nouveaux services.
Pionnière des appels par internet au début des années 2000, la plateforme Skype va fermer le 6 mai. Une décision prise par Microsoft, qui la juge aujourd’hui dépassée par la généralisation de cette technologie et l’émergence d’autres services tels que Zoom. Fondée par des entrepreneurs scandinaves, Skype avait été racheté en 2011 par le géant américain des logiciels. Une transaction majeure à l’époque, conclue pour un montant de 8,5 milliards de dollars.
« À partir de mai 2025, Skype ne sera plus disponible », avait annoncé fin février le groupe américain dans un message sur son compte X. Il incitait alors les utilisateurs à s’inscrire « sur la version gratuite de Microsoft Teams » avec leur compte Skype « pour rester connectés à leurs conversations et contacts ».
Un déclin progressif durant les dix dernières années
Mis en ligne en 2003, le service a grandement contribué à démocratiser le téléphone dit « IP » (Internet Protocol), qui permet de numériser la voix. Une évolution qui a entre autres ouvert la voie au passage d’appels via un ordinateur. Autre avantage notable : le fait de pouvoir appeler un autre titulaire d’un compte Skype gratuitement. En se développant, la téléphonie IP a ainsi fait chuter le coût d’un appel par rapport à la téléphonie classique.
Skype a déployé avec le temps une série d’innovations technologiques, introduisant par exemple en 2005 les appels vidéo, qui ont ouvert une nouvelle ère des télécommunications. La même année, le groupe a été racheté pour 2,6 milliards de dollars par la plateforme de vente en ligne eBay, qui le cèdera quatre ans plus tard à un consortium emmené par la société de capital-investissement Silver Lake Partners. C’est cette dernière qui actera ensuite la revente au géant Microsoft.
En 2016, Skype comptait environ 300 millions d’utilisateurs, mais la montée en puissance de nombreux concurrents a stoppé sa croissance. Dès 2010, Apple avait mis sur le marché FaceTime, une application permettant d’effectuer gratuitement des appels audio et vidéo. Intégrée à l’écosystème Apple, elle a rapidement connu le succès. En 2015, quelques mois après son acquisition par Facebook (aujourd’hui devenu Meta), l’application de messageries WhatsApp ajoute les appels téléphoniques à son application.
Le déclin de Skype s’est accentué après 2017, année au cours de laquelle Microsoft a lancé Teams. Une version plus riche qui a apporté aux professionnels un espace de discussions écrites, de partage de documents et de visioconférences. Au même moment, Google mettait pour sa part en ligne le service de communication vidéo Google Meet. Le coup de grâce fut la pandémie de Covid-19, qui a mis la start-up Zoom sur le devant de la scène au printemps 2020.