Une attaque exceptionnelle, moins par les dégâts causés que par sa forme inédite et surtout sa signature, pour l’instant inconnue des services de police et de renseignement. En deux nuits, une dizaine d’établissements pénitentiaires, principalement dans le Sud-Est, mais aussi en Ile-de-France, ont été le théâtre d’incendies de plusieurs voitures et, pour l’un d’entre eux, de tirs à l’arme lourde. Presque partout le même acronyme a été tagué : « DDPF », pour Droit des prisonniers français.
Devant l’ampleur de la menace, le Parquet national antiterroriste a annoncé se saisir de l’enquête, confiée à la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure. Selon la Chancellerie, « la nature même de l’action » traduit une « action concertée dont l’objectif est de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation », ce qui est constitutif de l’infraction terroriste.
L’attaque s’est déroulée en deux temps. D’abord pendant la nuit de dimanche 13 avril à lundi 14 avril, sept véhicules ont été « détruits ou dégradés » par les flammes sur le parking de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire à Agen, entraînant l’évacuation de plus de 1 000 élèves, logés à proximité du sinistre. Presque simultanément, à 700 kilomètres de là, à Réau (Seine-et-Marne), le véhicule d’une surveillante a été incendié et des traces d’hydrocarbures ont été retrouvées sur trois autres véhicules. Ce qui avait l’apparence d’un simple incident n’avait alors fait l’objet d’aucune réaction politique.
Il vous reste 80.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.