C’est une bombe à mèche lente, allumée par Jean-Marie Le Pen en 2004, qui a explosé ce lundi 31 mars au tribunal judiciaire de Paris, carbonisant les ambitions politiques de sa fille Marine Le Pen et faisant ressentir ses secousses dans tout le monde politique. Pour avoir prolongé et systématisé le détournement de l’argent du contribuable européen, aux fins de faire vivre un Front national (FN, devenu Rassemblement national, RN) sans marge financière et d’en faire bénéficier quelques proches, Marine Le Pen a provoqué sa perte.
La justice l’a reconnue coupable, lundi 31 mars, de détournement de fonds publics, prononçant à son encontre la peine requise par le parquet, soit quatre ans de prison dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. La mise au service du FN d’assistants parlementaires européens visait à accompagner la marche vers le pouvoir du parti d’extrême droite : c’est ce système, décortiqué des années durant et finalement sanctionné, qui aura coupé l’élan de sa figure de proue au moment où l’Elysée lui semblait à portée d’effort, au bout d’un processus de normalisation du parti qui fut son œuvre politique.
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