Le trafic a repris « progressivement » samedi 4 octobre au matin à l’aéroport de Munich, après des retards causés par de nouvelles observations de drones confirmées par la police locale, a fait savoir le deuxième plus grand aéroport d’Allemagne.
Des retards dans le déroulement des opérations « sont à prévoir tout au long de la journée », a ajouté l’aéroport, qui avait suspendu le trafic aérien vendredi en soirée pour la deuxième fois, perturbant des dizaines de vols et affectant environ 6 500 passagers. Le trafic aérien avait été suspendu dans la nuit de vendredi à samedi après que « deux identifications simultanées de drones par des patrouilles de police ont eu lieu peu avant 23 heures autour des pistes nord et sud », a précisé un porte-parole de la police à l’Agence France-Presse.
Vingt-trois vols qui devaient atterrir à Munich ont été déroutés et 12 ont été annulés, et 46 vols au départ de l’aéroport bavarois ont été annulés ou reportés, affectant 6 500 passagers au total, a recensé l’aéroport.
Le trafic aérien avait déjà été suspendu par l’aéroport dans la nuit de jeudi 2 à vendredi 3 octobre, à cause d’un survol de drone d’origine inconnue, touchant près de 3 000 passagers. Quinze avions devant atterrir à Munich avaient été déroutés vers Stuttgart, Nuremberg, Vienne et Francfort. Les passagers bloqués à Munich ont été pris en charge, l’aéroport ayant mis à leur disposition des lits de camp et des couvertures, ainsi que des boissons et des collations. Le trafic aérien avait repris vendredi matin.
Des engins repérés également en Belgique
Dans la nuit de jeudi à vendredi, 15 drones ont par ailleurs survolé le terrain militaire belge d’Elsenborn, rapporte le média belge VRT News. Ces engins ont également été repérés par la police dans la petite ville allemande de Düren. Selon la VRT, ces drones ont été détectés par hasard alors qu’un exercice de détection de ce type d’appareil était en cours.
« Ce qui est sûr, c’est qu’il y avait plusieurs drones détectés par la police locale, côté belge mais aussi côté allemand », a déclaré le ministre de la défense belge, Theo Francken, interrogé par la chaîne de télévision RTBF. L’origine de ces drones reste inconnue, et le ministère de la défense belge a ouvert une enquête.
Jeudi, vers 21 h 30, plusieurs personnes avient aperçu des drones aux alentours de l’aéroport, avait confirmé le porte-parole de la police. Les autorités bavaroises ont aussitôt lancé des recherches pour identifier les engins et leurs propriétaires, sans succès. Des drones ont ensuite de nouveau été repérés, cette fois au-dessus du site de l’aéroport, entraînant, vers 22 h 30, la fermeture des deux pistes de décollage et d’atterrissage. Malgré l’intervention des hélicoptères de la police, « aucune information n’est disponible sur le type et le nombre de drones » ni leur origine, précise le porte-parole.
L’Allemagne est sur le qui-vive du fait de la menace des drones alors que plusieurs pays européens, dont la Pologne et le Danemark, imputent à la Russie des incursions récentes dans leur espace aérien. Vendredi, en Allemagne, un « essaim » de drones avait été repéré au-dessus de l’Etat de Schleswig-Holstein. Le gouvernement allemand a assuré vouloir donner l’autorisation aux forces armées d’« abattre » ces engins.
« Diviser l’Europe »
Ces incursions montrent que la Russie cherche « l’escalade », a mis en garde le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en appelant les Européens à se mobiliser aux côtés de Kiev, lors d’un sommet à Copenhague jeudi.
La stratégie de Moscou est « simple : diviser l’Europe », a-t-il souligné lors de ce sommet de la Communauté politique européenne, qui rassemble la quasi-totalité des pays du continent européen, à l’exception de la Russie et de la Biélorussie. « Nous devons faire exactement le contraire », a-t-il insisté.
Après plusieurs incursions russes dans le ciel européen, dont une vingtaine de drones en Pologne, Bruxelles a proposé aux Vingt-Sept de mettre en œuvre un « mur » antidrones. Les drones qui violent l’espace aérien européen « peuvent être détruits. Point final », a déclaré le président français, Emmanuel Macron, à Copenhague.