Kiev et Moscou s’accusent l’un l’autre d’avoir attaqué la station russe de gaz de Soudja, dans l’oblast frontalier de Koursk, en Russie
Kiev et Moscou s’accusent mutuellement, vendredi, d’avoir attaqué l’importante station de mesure de gaz de Soudja, occupée par les forces ukrainiennes depuis l’été 2024 dans la région frontalière de Koursk, en Russie, et qui autrefois permettait le transport du gaz russe vers l’Europe via le territoire ukrainien.
La télévision d’Etat russe Rossia 24, ainsi que plusieurs chaînes russes d’actualités sur Telegram, dont Baza – réputée proche des forces de l’ordre – et Mash, ont publié des images de la station en flammes, accusant l’armée ukrainienne d’en être responsable.
« Kiev a déjà violé la trêve proposée par les Etats-Unis en attaquant une installation énergétique russe. La question est désormais de savoir comment Washington va continuer à gérer cette “obscénité terroriste délirante” », a déclaré à la télévision russe Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères russe.
Malgré l’accord entre Donald Trump et Vladimir Poutine, validé par Kiev sous la pression américaine, pour une trêve limitant les frappes sur les infrastructures énergétiques des deux camps, les bombardements russes et ukrainiens visant ces sites ont continué ces derniers jours.
L’état-major de l’armée ukrainienne a rapidement dénoncé de son côté « une campagne de discrédit » russe. « Ces accusations sont sans fondement. En effet, la station a été pilonnée à plusieurs reprises par les Russes eux-mêmes », a affirmé l’état-major ukrainien sur les réseaux sociaux, assurant que les forces ont « tiré des obus d’artillerie sur l’installation » dans la nuit. Le site a été « bombardé l’été dernier par des bombes aériennes guidées, et il y a trois jours, les Russes l’ont de nouveau frappé avec des missiles guidés », a précisé cette source.
Le secrétaire général de la présidence ukrainienne, Andriy Yermak, a rejeté ces accusations : « Les tentatives russes visant à tromper tout le monde et à prétendre qu’ils “adhèrent au cessez-le-feu” ne fonctionneront pas, tout comme la contre-vérité sur les frappes sur la station de gaz », a-t-il déclaré sur la messagerie Telegram.