- Parfois, des liens solides se créent avec la belle-famille.
- Après une rupture, il n’est pas toujours facile de tourner la page, surtout après des années de complicité avec la famille de son ex.
- Si l’envie de garder contact persiste, il est essentiel de se poser les bonnes questions pour que cette relation soit saine.
« Prolonger un adieu, c’est dire cent, mille, dix mille adieux, et chacun vous déchire à nouveau toute l’âme (…) »
, écrivait Paul Bourget, membre de l’Académie française, dans son ouvrage Physiologie de l’amour moderne
(1883). Rompre n’est jamais facile, et faire le deuil de sa belle-famille, lorsqu’on l’appréciait, l’est tout autant.
Interrogée par Doctissimo
, la psychologue clinicienne Amélie Boukhobza estime qu’il est plutôt sain de rester en contact avec sa belle-famille lorsqu’il y a des enfants en commun. « En revanche, si plus rien ne lie les ex-partenaires, il y a de quoi se poser des questions »
,
nuance-t-elle. Mais finalement, est-ce vraiment un tort de vouloir conserver des liens avec la famille de son ex ?
Pourquoi garder le contact avec sa belle-famille ?
Comme dans le film Beaux-parents
avec Josiane Balasko et Didier Bourdon, certaines personnes continuent de fréquenter les parents de leur ex-partenaire. Florence Beuken, thérapeute familiale, le reconnaît dans le magazine ELLE
: « se dire qu’après une rupture, on ne va plus voir ces personnes que l’on apprécie, ça peut être quelque chose de difficile »
.
Mais il faut veiller à ne pas le faire pour de mauvaises raisons. Roselyne Lévy-Basse, psychologue, psychanalyste et thérapeute familiale, recommande dans Madame Le Figaro
de s’interroger sur ses motivations, « cerner ce qu’elles représentent (ces relations, ndlr) en termes d’enjeux personnels et familiaux »
. Rester proche de sa belle-famille peut parfois être un moyen de garder un pied dans la vie de son ex et de retarder ainsi le deuil de la relation. Pour la spécialiste, « il faut éviter de le faire par vengeance (…) dans le but d’ennuyer l’ex-conjointe ou l’ex-conjoint. Il n’est pas inutile de se demander si c’est délicat pour cette personne »
.
On peut aussi se sentir plus proche de sa belle-famille que de sa propre famille. Une belle-mère peut devenir une figure maternelle de substitution, tandis qu’une belle-fille peut se transformer en fille adoptive. « On leur signifie (à nos parents, ndlr) qu’ils ne nous ont pas donné assez et qu’on va donc le chercher ailleurs »
, observe Roselyne Lévy-Basse.
Rester en contact : un conflit de loyauté ?
Passer du temps avec son ancienne belle-famille sans évoquer son ex ou les raisons de la rupture peut s’avérer compliqué. Cela peut aussi freiner le processus de reconstruction et rendre difficile le début d’une nouvelle relation. De plus, lorsqu’on rencontre quelqu’un, justifier ces liens avec la famille de son ex n’est pas toujours évident.
Pour la belle-famille aussi, maintenir ce lien peut poser problème. Selon Roselyne Lévy-Basse, cela peut être perçu comme une forme de trahison envers son propre enfant. « Chacun est censé se concentrer sur son enfant et s’en occuper en priorité »
, explique-t-elle. D’après cette spécialiste, le véritable risque apparaît lorsque ce lien conduit à dénigrer son fils ou sa fille.
La psychologue Johanna Rozenblum partage cet avis. « Il y a un cadre à poser »
, précise-t-elle dans Doctissimo. Si ces relations dérangent le fils ou la fille et l’empêchent d’avancer, mieux vaut y renoncer. Elle résume clairement : « Si le couple n’existe plus, il n’y a rien qui justifie le fait d’être en contact »
.