L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Deux films choc sur l’avortement clandestin ont reçu de prestigieux prix, ces dernières années, à la Mostra de Venise : le Lion d’or en 2021 pour L’Evénement, d’Audrey Diwan, adapté du roman éponyme d’Annie Ernaux (Gallimard, 2000), dans lequel l’écrivaine racontait son interruption de grossesse en 1964, bien avant la loi Veil de 1975 autorisant l’IVG ; puis le Prix spécial du jury en 2024 pour April, de la Géorgienne Dea Kulumbegashvili. Cette œuvre atmosphérique suit le quotidien d’une sage-femme, aujourd’hui, en Géorgie, alternant accouchements à la clinique et avortements clandestins dans des villages reculés.
Si l’IVG est autorisée en Géorgie, jusqu’à douze semaines, le sujet reste tabou dans le pays, notamment en zone rurale. Des hommes ne veulent pas en entendre parler, des femmes le pratiquent en cachette tout en refusant, pour certaines, de prendre la pilule, explique la réalisatrice. Née en 1986, Dea Kulumbegashvili a passé du temps avec son actrice, Ia Sukhitashvili, dans une maternité de son pays natal, recueillant des témoignages.
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