Décrite comme « historique » à Erevan, perçue comme « une possible avancée » par la presse turque, la visite à Istanbul, vendredi 20 juin, du premier ministre arménien, Nikol Pachinian, à l’invitation du président turc, Recep Tayyip Erdogan, est inédite. C’est un pas de plus vers un dégel de la relation compliquée entre les deux pays, dépourvus de missions diplomatiques, séparés par une frontière résolument fermée depuis 1994.
Reçu au palais de Dolmabahçe sur les bords du Bosphore, M. Pachinian s’est entretenu pendant une heure avec le président turc de la normalisation de leurs relations, de l’accord de paix qui reste à signer avec l’Azerbaïdjan, des conséquences sur la région du conflit entre Israël et l’Iran.
Cette visite vient compléter les efforts entretenus par M. Pachinian, depuis quelques années déjà, pour renouer le dialogue avec Ankara. En décembre 2021, un canal de communication diplomatique s’était ouvert grâce à la nomination d’envoyés spéciaux, Serdar Kilic pour la Turquie, Ruben Roubinian pour l’Arménie. Un an plus tard, les vols charter directs entre Erevan et Istanbul avaient repris. Fait sans précédent, M. Pachinian a fait savoir, en mars, que la reconnaissance du génocide des Arméniens de l’Empire ottoman en 1915 n’était plus une priorité de sa politique étrangère, ce qui ne peut que réjouir la partie turque.
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