La mission « Mineurs-Armes blanches » a été initiée par François Bayrou il y a un mois après la mort d’une lycéenne de 15 ans lors d’une attaque au couteau dans un établissement de Nantes.
Interdiction des « armes zombies », vidéoprotection, santé mentale… Découvrez les propositions du rapport remis au Premier ministre ce mercredi.
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Attaque au couteau dans un lycée à Nantes
Thomas à Crépol, Hasan à Nogent-sur-Oise… De plus en plus de jeunes sont victimes d’agressions ultraviolentes à l’arme blanche commises par d’autres mineurs. Fin avril, une lycéenne de 15 ans est décédée après une attaque au couteau dans un établissement de Nantes (Loire-Atlantique). Un événement poussant François Bayrou à déclencher il y a un mois la mission « Mineurs-Armes blanches » pour tenter « d’endiguer ces violences ».
« Traquer la vente de couteaux »
Confiée à la vice-présidente de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou et à l’ancien préfet de Savoie François Ravier, cette mission a donné lieu à un rapport au Premier ministre, que TF1info a pu consulter. D’après le document, l’arme blanche est impliquée dans 57% des homicides commis par des mineurs. Depuis 2019, entre 16% et 23% des mis en cause pour port d’arme sont mineurs, soit près de 3.000 jeunes chaque année, indique encore le rapport.
Parmi les propositions formulées pour endiguer ce phénomène, figure « l’interdiction à la vente, directe ou en ligne, des armes zombies », des lames d’une vingtaine de centimètres, souvent à double tranchant. Le rapport préconise alors de les classer en « catégorie A », aux côtés des armes de guerre. Autre piste mentionnée : « traquer la vente de couteaux sur les réseaux sociaux, grâce à une action combinée des FSI (Forces de sécurité intérieure, ndlr) et de la Douane, sur instruction des ministres compétents, où ils sont souvent revendus illégalement et sans aucun contrôle ».
Le rapport soumet également plusieurs pistes pour renforcer la surveillance aux abords des établissements scolaires. Il préconise d’« inscrire dans la loi le déploiement obligatoire de la vidéoprotection à l’entrée des établissements« , ou encore la possibilité d’expérimenter le déploiement d’une vidéoprotection au sein-même des établissements.
Les rapporteurs indiquent aussi vouloir renforcer la réponse pénale en créant « une circonstance aggravante au délit de port d’une arme sans motif légitime commis aux abords d’un établissement scolaire », et de « poursuivre la réflexion sur les peines minimales ».
Pour mieux protéger les jeunes, le rapport préconise la mise en place d’une expertise psychiatrique dans « les 24 à 48 heures (…) à partir des tout premiers signalements de désordre psychologique ».