- La réunion sur l’Ukraine à la Maison Blanche a entériné l’achat d’armes américaines par les Européens, à hauteur de 100 milliards de dollars, pour les transférer ensuite à Kiev.
- On apprend ce mercredi que les Américains vont appliquer une marge de 10%.
- Pour le secrétaire au Trésor Scott Bessent, il s’agit là de sommes qui pourraient compenser à l’avenir la protection de l’espace aérien de l’Ukraine.
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Guerre en Ukraine : tractations pour une rencontre Poutine-Zelensky
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a très largement fait évoluer l’attitude des États-Unis envers l’Ukraine. L’époque du soutien massif, incarnée par Joe Biden, est aujourd’hui révolue. Si Washington reste aux côtés de Kiev et ouvre la voie à une couverture de l’espace aérien du pays à l’issue d’un potentiel accord de paix, il est hors de question pour le président Trump que les contribuables américains assument ces aides.
Lors d’une interview donnée à Fox News
, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a évoqué cette question et fait référence aux armes que vont vendre les États-Unis à l’Europe, avant de transiter vers l’Ukraine. Du matériel militaire sur lequel les autorités américains vont appliquer 10% de marge, a-t-il expliqué.
Une manière de financer la protection de l’espace aérien
Lors de cet entretien télévisé, Scott Bessent a été interrogé sur le soutien apporté par Washington à l’Ukraine depuis le début du conflit et au coût induit pour la population américaine. L’intéressé à tenu à préciser que l’époque des dépenses majeures était révolue. Une situation qui ne devrait pas évoluer, malgré l’engagement des Américains à assurer une protection de l’espace aérien ukrainien à l’issue de la guerre.
Pour éviter que le coût d’une telle aide militaire ne soit répercutée sur les ménages, le secrétaire au Trésor a mis en avant une solution assez simple : une forme de taxe dont les Européens devront en pratique s’acquitter. Lors de la réunion qui s’est tenue en début de semaine à la Maison Blanche, les chefs d’État du Vieux Continent se sont mis d’accord avec Donald Trump. Ils ont accepté l’achat de 100 milliards de dollars d’armes aux Américains, qui seront ensuite fournies à l’armée ukrainienne pour l’aider à se défendre. C’est précisément sur ces ventes que les États-Unis comptent faire des bénéfices, via une marge de 10%.
« Le président Trump est très vigilant en ce moment
« , a lancé Scott Bessent (nouvelle fenêtre) sur Fox News
. « Nous vendons des armes aux Européens, qui les revendent ensuite aux Ukrainiens. Et le président Trump prélève une marge de 10% sur les armes. Ces 10% couvriront peut-être le coût de la couverture aérienne »
a-t-il poursuivi. Ce stratagème permet ainsi de faire en sorte que ce soient aux Européens de financer – de manière indirecte – un éventuel engagement militaire des Américains.
Ancien ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud a réagi à ces propos sur LCI ce mercredi. Il a évoqué un procédé assez « scandaleux »
avant de proposer une comparaison assez parlante. « La relation entre les États-Unis et l’Europe »
, résume l’ex-diplomate, « c’est celle d’une compagnie d’assurance qui nous fournit une garantie de sécurité »
. Or, « qui dit assurance dit aussi prime d’assurance »
, glisse-t-il. « Eh bien la prime d’assurance avec Donald Trump a augmenté de manière pharamineuse. »