On a beau connaître les ressorts de cette histoire diabolique plusieurs fois adaptée à l’écran et sur scène, on a beau garder en mémoire le saisissant duo Glenn Close-John Malkovich dans le chef-d’œuvre de Stephen Frears en 1988, Les Liaisons dangereuses, cette fois revisitées par Arnaud Denis, captivent toujours autant. « Je porte ce texte en moi depuis que je l’ai découvert au lycée, il m’a toujours fasciné. Je ne comprenais pas comment on pouvait être naturellement aussi méchant. Je cherchais la cause du mal », confie ce metteur en scène et comédien. Créées au Théâtre Tête d’or à Lyon en 2023, jouées à la Comédie des Champs-Elysées à Paris depuis fin septembre et désormais prolongées jusqu’à fin avril, ces Liaisons dangereuses sont l’un des plus jolis succès de cette saison théâtrale et ont valu, en décembre 2024, à Delphine Depardieu, magistrale marquise de Merteuil, le prix du Brigadier.
Pour Arnaud Denis, adapter cette œuvre majeure de Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803) est une forme de « revanche ». En 2012, ce comédien alors âgé de 29 ans avait été auditionné par John Malkovich, qui montait sa version des Liaisons dangereuses, d’après la pièce de Christopher Hampton, au Théâtre de l’Atelier à Paris. « Nous n’étions plus que deux à être retenus pour le rôle du vicomte de Valmont. Malkovich nous a fait patienter pendant quinze jours, c’était éprouvant, se souvient-il. Finalement il a choisi Yannik Landrein. A l’époque, je m’étais dit, tant pis, je ferai d’autres choses et le moment venu je monterai ma propre adaptation. »
Il vous reste 77.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.