Un émissaire congolais basé à Bruxelles, soupçonné d’avoir utilisé son sésame diplomatique pour transporter de la drogue dans ses valises, a été placé en détention en Bulgarie après avoir été pris en flagrant délit. Selon le procès-verbal consulté mercredi 23 juillet par l’Agence France-Presse (AFP), Jean de Dieu Mutebwa Mulumba a effectué ce trajet de l’Europe de l’Ouest vers la Turquie à cinq reprises au cours de l’année écoulée… jusqu’à son arrestation, vendredi, à la frontière bulgaro-turque, avec à bord de son véhicule – doté d’une plaque diplomatique belge – plus de 200 kg de cocaïne.
Occupant le poste de deuxième secrétaire de l’ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) au Benelux, le quadragénaire a expliqué se rendre à Sofia pour faire des emplettes pour son épouse et ne pas savoir ce qui se trouvait dans les bagages. Il était accompagné d’une Belge de 54 ans, veuve d’un diplomate, qui a prétendu dans un premier temps que les cinq valises, pesant chacune 40 kg, contenaient de l’or. Un Bulgare de 43 ans, présenté comme l’organisateur du transport, a également été arrêté. Le trio risque jusqu’à vingt ans de prison.
Le procureur évoque un « modus operandi bien établi », avec une cargaison toujours plus lourde au fil de convois passant inaperçus, les véhicules diplomatiques n’étant « généralement pas contrôlés ».
Alors que le marché mondial de cocaïne atteint des niveaux historiquement élevés, la Bulgarie occupe, entre l’Union européenne et la Turquie, une position stratégique pour l’acheminement de la marchandise arrivant de l’Amérique latine dans les grands ports d’Europe occidentale. Du temps du communisme, le trafic et la production de drogue faisaient partie d’une politique d’Etat visant à se procurer des devises occidentales – des réseaux qui ont perduré après la chute du régime, en 1989.