Santé publique France a relancé la semaine dernière son système de surveillance des cas de crise d’asthme chez les moins de 15 ans.
Chaque année, les hôpitaux observent une recrudescence de cette maladie respiratoire début septembre, juste après la rentrée scolaire.
Si l’arrivée de l’automne est en partie responsable, l’exposition à des allergènes à l’école est aussi pointée du doigt par les médecins.
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Rentrée scolaire 2024
Essoufflement, toux, sensation d’oppression dans la poitrine… Les symptômes des crises d’asthme sont aussi connus que handicapants. Le mois de septembre est pourtant la période la plus à risque pour les malades. Chaque année, les médecins observent une importante vague de consultations pour ce motif dans les deux semaines suivant la rentrée scolaire. En 2022, Santé publique France relevait ainsi « une hausse de 169% de passages aux urgences » et « plus 33% d’hospitalisations » par rapport au mois d’août.
Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène. Tout d’abord, avec la fin de l’été, les températures deviennent de plus en plus fraîches. Or, l’asthme peut se déclencher quand les malades respirent un air trop froid. Cette période de l’année correspond aussi à la pleine saison pour les acariens et d’autres allergènes. Par exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes, l’ambroisie à feuilles d’armoise répand son pollen jusqu’en octobre, soit plus tard que la majorité des plantes.
Des polluants directement dans les murs des écoles
Les vacances d’été riment souvent avec un « arrêt du traitement de fond de l’asthme », souligne également le bulletin de Santé publique France publié le 27 août dernier. La maladie n’est alors plus contrôlée et les symptômes refont surface. L’Assurance-maladie rappelle sur son site internet qu’il ne faut jamais arrêter son traitement anti-asthmatique « sans avis médical ». Dans le cas contraire, la reprise « devrait se faire sept à dix jours avant la rentrée ».
Au-delà de ces raisons, une étude de Santé publique France publiée en janvier 2024 a montré l’impact sur la santé de la pollution de l’air dans les écoles élémentaires. L’exposition des enfants au formaldéhyde est notamment pointée du doigt. Utilisée comme mousse isolante dans les revêtements, cette substance s’avère en réalité nocive à respirer : « Près de 30.000 cas d’asthme seraient ainsi évitables chaque année chez les enfants de 6 à 11 ans par une réduction des expositions au formaldéhyde via des actions d’aération-ventilation de l’air et près de 12.000 cas de sifflements en éradiquant la présence des moisissures visibles dans les salles de classes. »
Un conseil : aérer son logement au moins 15 min par jour
Les médecins recommandent ainsi d’entreposer le mobilier neuf dans une pièce isolée pendant une semaine, avant de l’installer dans les salles de classe, le temps que les polluants se dissipent. En 2022, Emmanuel Macron avait promis de réaliser un « effort massif de purification de l’air » en rénovant tous les bâtiments publics, dont les écoles.
En cette période à risque, Santé publique France vient de relancer son dispositif de surveillance épidémiologique dans tout le pays, afin de suivre l’évolution de la situation. Pour prévenir les crises d’asthme, quelques recommandations simples peuvent être suivies au quotidien, comme ne pas fumer, aérer régulièrement son domicile ou encore ne pas pratiquer de sport en extérieur lors des pics de pollution.