« Nous n’avons pas et nous n’aurons pas de politique d’éligibilité » concernant les athlètes qui participeront aux Jeux de Los Angeles, en 2028, a insisté la directrice générale du Comité olympique et paralympique des Etats-Unis (USOPC), Sarah Hirshland, jeudi 17 avril, au sortir d’une réunion du conseil d’administration de l’instance.
Depuis la signature, le 5 février, par le président Donald Trump du décret no 14 201, « Keeping Men out of Women’s Sports », interdisant aux sportives transgenres ayant connu une puberté masculine de concourir dans les catégories féminines, la question s’est invitée dans le débat public outre-Atlantique.
D’autant que le chef de file du mouvement MAGA (Make America great again, « rendre sa grandeur à l’Amérique ») a explicitement ciblé le rendez-vous estival de 2028. « Mon administration ne restera pas les bras croisés à regarder des hommes battre des athlètes féminines », a-t-il lancé, brandissant la menace d’une non-délivrance de visa et prenant – à tort – l’exemple de la boxeuse algérienne Imane Khelif, sacrée aux Jo de Paris 2024.
Un incident survenu lors d’un tournoi d’escrime, organisé dans le Maryland au début du mois d’avril, sous l’égide de la fédération nationale, USA Fencing, a ravivé la polémique : une fleurettiste avait refusé d’affronter une adversaire transgenre, contrevenant aux règles de l’instance, ce qui lui avait valu d’être exclue de la compétition.
« Des garanties importantes » sur les visas
Dans ce contexte, le Comité olympique et paralympique américain a-t-il décidé d’émettre des préconisations sur le sujet ? « L’USOPC ne définit pas de critères d’éligibilité pour les événements qui ne relèvent pas de sa compétence », a répondu Mme Hirshland, rappelant que ce rôle incombait aux fédérations internationales ou nationales. « Il ne serait pas approprié pour nous d’adopter une telle position », a-t-elle conclu.
Le contrat établi de ville hôte, établi entre Los Angeles et le Comité international olympique (CIO), engage les Etats-Unis à délivrer un accès à son territoire à toutes les personnes qualifiées pour 2028. « [La Maison Blanche et le département d’Etat] comprennent ce que cela signifie d’accueillir les Jeux, et nous avons donc reçu des garanties importantes sur le fait qu’ils vont travailler avec nous pour gérer le processus d’obtention des visas afin que tout se passe bien pour les athlètes et leur entourage », a tenu à rassurer le président de l’USOPC, Gene Sykes. Néanmoins, a-t-il reconnu, le cas précis des sportives transgenres n’a pas été spécifiquement abordé.
Dans son propos liminaire, le dirigeant avait « réaffirmé » l’engagement de son comité de travailler avec le CIO, l’IPC (son homologue paralympique) et les autres instances nationales et internationales en vue de « préserver les possibilités de participation des athlètes » aux compétitions et de « veiller à ce que les femmes bénéficient d’un environnement équitable et sûr ».
Du 14 au 30 juillet 2028, Los Angeles accueillera pour la troisième fois de son histoire les Jeux olympiques d’été (les Paralympiques seront organisés du 15 au 27 août). Une majorité de sportives sont attendues dans la mégapole californienne, représentant 50,5 % des participants.