- Les épices n’ont plus de secrets pour vous et accompagnent tous vos plats ?
- Si elles possèdent de nombreuses vertus, elles peuvent aussi entraîner des effets néfastes pour la santé.
- Pour ne pas faire l’impasse dessus, il vaut mieux les consommer avec modération.
Vous aimez vous challenger et tester des recettes épicées, voire très piquantes ? Les épices ont intégré notre cuisine quotidienne et ont de nombreuses vertus pour la santé. Pourtant, votre palais épicé pourrait vous jouer de mauvais tours. Voici pourquoi il faut consommer avec parcimonie les aliments trop épicés.
Des épices aux vertus bienfaitrices
Curcuma, gingembre, cumin ou piment, les épices sont nombreuses dans toutes les cuisines du monde. Connues pour leurs goûts qui relèvent les plats, elles sont aussi très bénéfiques pour la santé. La cannelle aide ainsi à réguler la glycémie alors que le gingembre soulage les nausées, le curcuma est antioxydant et le safran permet de lutter contre l’anxiété. Les épices peuvent stimuler la digestion ou encore aider à renforcer les défenses immunitaires.
Parmi les épices les plus fortes, on retrouve notamment le piment qui s’invite dans de nombreux plats et apéritifs, et même dans des shows télévisés. On mesure son intensité en se référant à l’échelle de Scoville. Par exemple, le piment d’Espelette se situe entre 1.000 à 3.000 Scoville alors que le 2e piment le plus fort du monde, le Carolina Reaper, atteint les 1,5 million, détaille le site du Service Public d’information en santé.
Sacré coup de chaud !
Pourtant, même si les épices font partie intégrante du plaisir de cuisiner et de manger, les consommer peut aussi avoir des effets néfastes. Dans le piment, la capsaïcine, molécule responsable de la chaleur, va interagir avec nos récepteurs Transient Receptor Potential Vanilloid
(TRPV), envoyant des signaux de douleur au cerveau. « Lorsque l’on mange un aliment épicé, il est normal de ressentir des effets sur le corps »,
assure à Allo Docteurs le gastro-entérologue Philippe Godeberge. Pas d’inquiétude donc si vous éprouvez un léger coup de chaud dans votre bouche, une légère sensation de brûlure sur les lèvres ou si vous vous mettez à transpirer.
Cependant, les réactions au piment varient en fonction de l’individu et de sa santé. Car la capsaïcine peut aussi causer des brûlures d’estomac, des vomissements, des diarrhées et des problèmes digestifs, selon le New York Times
. Dans des cas extrêmes, le rythme cardiaque peut augmenter, pouvant entraîner une crise cardiaque. Toutefois, cela concerne surtout des personnes souffrant déjà de problèmes digestifs ou de malformations cardiaques.
Alors faut-il faire l’impasse sur les plats épicés ?
Les épices ne sont pas en reste. Certains de leurs composants peuvent réagir avec des médicaments, impactant leur efficacité. Ainsi, le cinnamaldéhyde, composé de la cannelle, pourrait accélérer l’élimination de certains médicaments, selon les recherches de l’Université du Mississippi dans des travaux publiés dans Food Chemistry: Molecular Sciences
, repris par Futura.
Le curcuma, lui, est à éviter pour les personnes souffrant d’une maladie du foie, alors que le gingembre fluidifie le sang. « Le gingembre a un effet anticoagulant naturel et doit être consommé avec précaution dans le cadre d’un traitement anticoagulant »
, précise ainsi au Journal des Femmes le nutritionniste-diététicien Raphaël Gruman.
La tolérance aux épices dépend aussi des habitudes alimentaires. Si vous en avez consommé régulièrement durant votre enfance, comme en Asie, votre résistance sera plus élevée. Les quantités d’épices que l’on utilise pour cuisiner sont aussi généralement trop faibles pour entraîner ce genre d’interactions, informe Futura. « L’organisme intervient avant d’en arriver au point où la consommation devient dangereuse pour la santé,
rassure Philippe Godeberge. Il n’est pas déconseillé de manger des aliments trop pimentés, à condition d’en profiter avec modération. »
Comment apaiser les sensations épicées ?
Là est le secret : l’équilibre. Choisissez de consommer les épices en les intégrant dans vos assiettes plutôt que de les prendre sous forme de complément. Mangez-les avec mesure, comme les aliments trop gras, sucrés ou salés. Et si les sensations sont trop fortes, privilégiez les produits laitiers comme le yaourt ou le lait à l’eau pour apaiser la brûlure.