Un tribunal du Bangladesh a infligé mercredi 2 juillet à l’ancienne première ministre Sheikh Hasina une peine de six mois de prison pour outrage, sa première condamnation depuis sa fuite et son exil en Inde à l’été 2024.
La « bégum de fer », qui a dirigé le pays de 2009 à 2024, était poursuivie après la publication, devenue rapidement virale, sur les réseaux sociaux d’une de ses conversations avec le chef de son parti, la Ligue Awami du Bangladesh, Shakil Akanda Bulbul.
Dans cette discussion, elle affirme avoir reçu l’autorisation de tuer 227 personnes, en référence au nombre de plaintes déposées contre elle devant la justice bangladaise. « L’accusation estime que ses commentaires ont eu pour effet d’effrayer ceux qui ont porté plainte et de nombreux témoins », a expliqué le procureur Mohammad Tajul Islam après l’audience.
Le tribunal a condamné M. Bulbul, actuellement en fuite, à deux mois d’emprisonnement. Sheikh Hasina « effectuera cette peine dès qu’elle sera présente au Bangladesh ou qu’elle se livrera à la justice », a précisé à la presse le magistrat.
L’ancienne cheffe du gouvernement a fui précipitamment son palais le 5 août 2024 pour trouver refuge en Inde, après plusieurs semaines d’émeutes sévèrement réprimées. Selon l’Organisation des Nations unies, au moins 1 400 personnes ont été tuées l’été dernier lors des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants.
La justice bangladaise a émis plusieurs mandats d’arrêt contre Sheikh Hasina, poursuivie pour de nombreux crimes dans son pays. L’Inde s’est jusque-là refusée à les exécuter.