L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’Etat et en résidence surveillée depuis août, a été placé en détention provisoire, samedi 22 novembre. L’ancien chef d’Etat d’extrême droite avait été déclaré coupable, en septembre, d’avoir été le chef d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir » après la victoire de son rival de gauche, Lula, lors du scrutin d’octobre 2022.
M. Bolsonaro se sait depuis des jours menacé d’une incarcération imminente pour commencer à purger sa peine. Ce placement en détention provisoire a été décidé en raison d’un « risque élevé de fuite » de l’ancien président brésilien d’extrême droite, a expliqué un juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, dans sa décision consultée par l’Agence France-Presse.
Assigné à résidence chez lui à Brasilia depuis août, M. Bolsonaro a tenté de « casser » son bracelet électronique dans l’espoir de fuir à la faveur d’une manifestation prévue samedi en fin de journée par ses partisans près de son domicile, selon le juge. « Il a été fait prisonnier, mais je ne sais pas pourquoi », s’est interrogé pour sa part Celso Vilardi, l’un de ses avocats, auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
De nouveaux appels possible
La Cour suprême avait formellement rejeté la semaine dernière l’appel interjeté par M. Bolsonaro de sa condamnation. Sa défense a encore la possibilité d’appels supplémentaires jusqu’en début de semaine. Mais elle a d’ores et déjà demandé vendredi qu’il reste en résidence surveillée plutôt que d’être envoyé en prison, en invoquant ses problèmes de santé.
Selon la requête adressée par ses avocats au tribunal, l’ex-chef de l’Etat se trouve dans un état de santé « profondément affaibli » et une incarcération « aura de graves conséquences et représente un risque pour sa vie ». Lui accorder de purger sa peine à domicile serait une décision à « caractère humanitaire » et l’« unique mesure propre à préserver la dignité humaine, la santé et la vie même du condamné », avait plaidé sa défense vendredi.
L’ex-président souffre notamment des séquelles d’un coup de couteau reçu à l’abdomen en 2018, qui lui a valu plusieurs interventions chirurgicales. Il a été en outre diagnostiqué en septembre d’un cancer de la peau et est saisi fréquemment de violentes crises de hoquets, selon ses proches.
Selon le parquet, le projet de coup d’Etat ourdi par le camp Bolsonaro a échoué faute de soutien de hauts responsables militaires. Il prévoyait notamment l’assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et du juge de la Cour suprême chargé de l’affaire, Alexandre de Moraes.
La haute juridiction a condamné mardi à plus de vingt ans de prison trois militaires et un policier, reconnus coupables d’avoir planifié ce triple assassinat dans le cadre d’une opération dénommée « Poignard vert et jaune » (les couleurs du Brésil).










