Le 18 mai 2020, dans l’après-midi, Joao Pedro, 14 ans, se trouvait chez sa tante, à une quinzaine de minutes de chez lui, dans une favela (bidonville) à Sao Gonçalo, dans la banlieue est de Rio de Janeiro. L’adolescent avait rejoint ses cousins afin de fuir la solitude et l’ennui du confinement imposé par la pandémie de Covid-19. Vers 16 heures, plus de 20 policiers qui menaient une opération contre des trafiquants de drogue dans le quartier ont forcé le portail du jardin. Sans avertissement, ils ont ouvert le feu dans la maison. Touché d’une balle perdue à la hauteur de la cage thoracique, Joao Pedro a succombé à ses blessures avant même d’arriver à l’hôpital.
A l’image de Joao Pedro, 3 208 jeunes de moins de 19 ans ont été tués par la police entre 2020 et 2023, soit une moyenne de deux victimes par jour, selon deux rapports publiés par l’Unicef et l’ONG Forum brésilien de sécurité publique en 2021 et 2024. Parmi ces décès, 17 % se sont produits dans l’Etat de Rio de Janeiro, où les favelas contrôlées par des trafiquants de drogue sont fréquemment le théâtre de violents raids policiers.
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