LETTRE DE SAO PAULO
Au cœur de l’été tropical, rien ne laissait présager une telle attaque. Le 15 janvier, Le Monde s’est retrouvé submergé par des milliers de messages d’internautes brésiliens envoyés sur les réseaux sociaux. En deux jours, le journal a dû supprimer quelque 21 600 commentaires au contenu offensant, pour l’essentiel sur Instagram, contre 700 par jour en temps normal. Une « invasion » dont la presse brésilienne s’est largement fait l’écho.
En cause, la critique rédigée par le journaliste Jacques Mandelbaum au sujet du film Je suis toujours là (Ainda Estou Aqui), du Brésilien Walter Salles. L’œuvre, qui retrace l’histoire de Rubens Paiva, ex-député de gauche enlevé et assassiné en 1971 par la dictature militaire, à travers le regard de son épouse Eunice, n’a pas emballé le journaliste. Celui-ci déplore un film « hiératique » porté par une actrice principale, Fernanda Torres, « passablement monocorde ».
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