Des hommes armés ont ouvert le feu, mardi 22 avril, sur un groupe de touristes dans le Cachemire indien, tuant au moins vingt-quatre personnes, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un haut responsable de la police sous couvert d’anonymat. Aucun bilan officiel n’a encore été annoncé, mais les autorités ont déjà fait savoir que cette attaque pourrait être la plus meurtrière contre des civils depuis des années. Aucun groupe n’en a revendiqué la responsabilité.
Le premier ministre indien, Narendra Modi, a dénoncé un « acte odieux », promettant que les assaillants « seront traduits en justice ». « Leur dessein maléfique n’aboutira jamais. Notre détermination à lutter contre le terrorisme est inébranlable et elle ne fera que se renforcer », a assuré M. Modi dans un communiqué après l’attaque, qui s’est produite à Pahalgam, une destination touristique populaire à environ 90 kilomètres de l’importante ville de Srinagar.
Elle survient au lendemain de la rencontre entre M. Modi et le vice-président américain J. D. Vance, en visite officielle de quatre jours en Inde.
Le ministre de l’intérieur indien, Amit Shah, a annoncé se rendre par avion sur les lieux de l’attaque. « Ceux qui sont impliqués dans cet acte de terreur lâche ne seront pas épargnés, et nous imposerons aux auteurs les conséquences les plus sévères », a-t-il fait savoir dans un communiqué.
Le chef du gouvernement local, Omar Abdullah, a déclaré que le bilan des victimes était « encore en cours de vérification », mais il a affirmé que « l’attaque [était] bien plus importante que tout ce que [la région avait] vu visant des civils ces dernières années ». « Cette attaque contre des personnes qui nous rendent visite est une abomination », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Rahul Gandhi, leader du principal parti d’opposition en Inde, le Congrès, a qualifié ces attaques de « dévastatrices ». « Le pays tout entier est uni contre le terrorisme », a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant le gouvernement fédéral à « assumer ses responsabilités ».
Complexes touristiques en construction
L’Inde compte environ 500 000 soldats déployés en permanence dans le territoire, bien que les combats aient diminué depuis que le gouvernement de Narendra Modi a révoqué, en 2019, l’autonomie limitée du Cachemire.
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Depuis cette date, les autorités indiennes ont fortement promu cette région montagneuse comme destination touristique, tant pour le ski durant les mois d’hiver que pour échapper à la chaleur étouffante de l’été dans le reste de l’Inde. Environ 3,5 millions de touristes ont visité le Cachemire en 2024, dont une majorité de touristes indiens, selon les chiffres officiels.
En 2023, l’Inde a accueilli une réunion du G20 sur le tourisme à Srinagar placée sous haute sécurité pour montrer que le calme était de retour, après la répression massive qui avait suivi l’annulation de l’autonomie limitée de la région par New Delhi en 2019.
De nombreux complexes touristiques sont en cours de développement, y compris près de la frontière fortement militarisée qui divise le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan.
Des rebelles de la région à majorité musulmane mènent une insurrection depuis 1989. Ils réclament l’indépendance ou une fusion avec le Pakistan, qui contrôle une partie plus petite de la région du Cachemire, et qui, comme l’Inde, revendique la région dans son intégralité.
L’Inde accuse régulièrement le Pakistan de soutenir les combattants. Islamabad nie cette accusation, affirmant seulement son soutien à l’autodétermination du Cachemire.
L’attaque la plus marquante de ces dernières années a eu lieu à Pulwama en février 2019, lorsque des insurgés ont percuté un convoi de police avec une voiture remplie d’explosifs, tuant quarante personnes et en blessant au moins trente-cinq autres. L’attaque contre des civils la plus meurtrière remonte à mars 2000, lorsqu’une trentaine de civils indiens avaient été tués.