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Au Cameroun, des féministes plaident pour l’adoption d’une loi contre les violences basées sur le genre

Espace PressePar Espace Pressejuillet 28, 2025
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Grâce à Clarence Yongo, le féminicide de Diane Yangwo a échappé à l’invisibilité qui frappe la plupart des victimes de violences basées sur le genre (VBG) au Cameroun. Le récit que la journaliste avait fait, sur son média en ligne Griote TV, du drame vécu par cette jeune professeure d’anglais, mère de trois enfants âgés de 3 à 8 ans, morte le 18 novembre 2023 dans un hôpital de Douala des suites de la pluie de coups assénés quatre jours plus tôt par son mari, Eric Bekobo, avait d’abord provoqué une émotion très vive.

Puis une réelle indignation, dix-huit mois plus tard – qui avait débordé bien au-delà des cercles militants des droits humains –, liée à la mansuétude de la juge à l’égard de l’accusé, violent notoire : cinq ans de prison pour coups mortels (et non assassinat), assortis d’un sursis en raison d’un casier judiciaire vierge, et 52 000 francs CFA (79 euros) d’amende. « Voilà le prix d’une femme au Cameroun… », se lamente Clarence Yongo. La famille de Diane Yangwo a fait appel du jugement. Le condamné, lui, s’est évanoui dans la nature.

« Cette mobilisation des responsables politiques et de l’opinion publique n’a pu fonctionner que parce que nous avons suivi l’affaire au tribunal et que la famille a tenu bon. Malheureusement, le cas Diane Yangwo n’est que la partie émergée de l’iceberg », regrette la journaliste.

Lire aussi | En Afrique subsaharienne, plus de 79 millions de femmes victimes de violences sexuelles

« Il n’y a pas une semaine sans qu’une femme meure sous les coups », explique Yvonne Belema, fondatrice du centre Afiri (« l’espoir » en ewondo, langue nationale la plus parlée à Yaoundé), qui a pris en charge plusieurs centaines de victimes depuis le début de l’année. Le bilan macabre, lui, affiche 77 femmes tuées en 2024 et 42 sur les six premiers mois de l’année 2025. « La situation réelle est bien pire, parce que beaucoup de familles de victimes se taisent par peur ou par honte », ajoute Mme Belema.

Un projet de loi mystérieusement disparu

Le 2 juillet, elle et Clarence Yongo intervenaient à l’Assemblée nationale, devant un parterre de députés, de représentants du gouvernement et des principales religions du pays, lors d’une journée de plaidoyer, organisée à l’initiative du centre Afiri et du Réseau de parlementaires pour la promotion du genre (Repage), en faveur de l’adoption d’une loi spécifique contre les VBG. Yvonne Belema pense que cela permettra de « ralentir les élans des bourreaux ». « Une telle loi, dit-elle, obligera ceux qui commettent des crimes et des violences, qui tuent leurs conjointes et compagnes dans la quasi-impunité actuelle, d’avoir désormais peur, sachant que la loi prévoit des mesures répressives fortes et sans équivoque dressées contre eux. »

Un texte de loi en gestation depuis 2023 a d’ailleurs été rédigé en collaboration entre des associations et des experts des ministères de la promotion de la femme et de la justice. Mais pour qu’il apparaisse un jour à l’agenda des parlementaires, il faudrait tout d’abord en retrouver la trace. Le texte se serait comme évaporé en passant d’un ministère à l’autre. C’est ce qui ressort du dialogue surréaliste tenu le 2 juillet en public par les représentants des deux ministères précités. La création d’un « comité de suivi pour savoir où se trouve le projet de loi dans les différents ministères sectoriels » a même été évoquée, sans ironie, par Joséphine Simo, députée du parti au pouvoir et présidente du Repage.

Lire aussi | Au Cameroun, face à l’augmentation des féminicides, les associations veulent lutter contre l’impunité

« Tout cela, c’est du folklore », commente, dépitée, Clarence Yongo. Il semble en effet que la disparition du projet de loi ne soit pas si mystérieuse. Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du garde des sceaux, juge ainsi qu’« il faut tout d’abord appliquer les lois existantes » et que « pour une loi spécifique, on verra »… Oraison funèbre pour un texte mort-né ? Il y a un précédent. La réforme du code de la famille – le texte remonte aux années 1960 et s’avère profondément défavorable aux droits des femmes – erre d’un tiroir gouvernemental à l’autre depuis trente ans.

« Le pouvoir n’est pas mobilisé sur cette question. Le rôle des femmes dans la société n’est pas reconnu et cela entretient ce climat féminicide », dénonce Viviane Tathi, responsable de Sourire de femmes, une association membre du collectif « Stop Féminicides 237 » (en référence à l’indicatif téléphonique du Cameroun). « Des hommes âgés très conservateurs tiennent le pouvoir et perpétuent une société patriarcale qui a pour injonction : restez soumises », analyse de son côté Adakou Apedo-Amah. Consultante pour l’association Womed, elle rappelle que « l’enveloppe pour les affaires sociales est l’une des plus minces dans le budget de l’Etat ».

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La défense des droits des femmes ne semble pas faire recette. « Aucune personnalité publique ni jeune influenceur ne s’engage pour cette cause, seulement quelques intellectuels », observe Viviane Tathi. Cheveux courts peroxydés et voix douce, cette trentenaire diplômée en droit confie, les larmes aux yeux, être « une survivante des violences sexuelles d’un voisin » subies à l’adolescence « dans un cadre domestique ». Puis une victime de harcèlements sexuels dans le cabinet d’avocats où elle effectuait un stage.

« Le poids des religions et des traditions »

Aujourd’hui, les agressions qu’elle subit ont changé de nature. « Il y a une montée de l’activisme masculiniste sur les réseaux sociaux, sur lesquels nous sommes attaquées, accusées de vouloir castrer les Camerounais, de détruire nos prétendues traditions africaines, de défendre les valeurs des Blancs… », énumère-t-elle.

Son association tente d’apporter assistance aux victimes de VBG, notamment en milieu rural, là où les structures d’assistance sociale sont encore plus faibles que dans la capitale, Yaoundé. « Là où, selon Adakou Apedo-Amah, les femmes connaissent encore moins leurs droits et tolèrent de prendre des coups. » Plusieurs facteurs participent à cette violence. Parmi eux, « les mariages précoces [qui] augmentent la vulnérabilité à la violence et aux abus », note une étude de l’Unicef publiée en juin 2022. Or, selon cette même source, 30 % des Camerounaises âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant 18 ans, et 11 % avant 15 ans.

Lire aussi | Au Kenya, jamais les femmes n’ont été aussi nombreuses pour dénoncer les féminicides

D’autres chiffres publiés en 2024 par l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun montraient que plus d’un tiers des femmes de 15 à 49 ans avaient subi des violences physiques durant les douze derniers mois. « Tous les jours, dans nos quartiers, on voit des maris battre leurs femmes dans l’indifférence », témoigne Bella Ngemnika, 28 ans, qui travaille au centre Afiri. « C’est inacceptable, cela banalise le phénomène. Nous subissons le poids des religions et des traditions », ajoute la jeune femme.

Elle cite notamment la pratique des dots versées aux familles des futures épouses dans le cadre des mariages coutumiers. « En cas de violences, les parents chercheront à trouver un arrangement, même si c’est au détriment de leur fille battue, sous peine de devoir rembourser une dot bien souvent déjà dépensée en cas de séparation », note Adakou Apedo-Amah. « A cause de la dot, l’idée communément admise et défendue par beaucoup d’hommes est qu’après le mariage, la femme appartient à son mari », dénonce Viviane Tathi. Selon elle, « si une loi contre les féminicides et les VBG serait une bonne chose, il faut surtout faire de la pédagogie auprès des hommes ».

Viviane Tathi croit percevoir une lueur d’espoir, une évolution positive des mentalités parmi ses amis, jeunes et urbains, alors qu’un tiers des 30 millions de Camerounais ont moins de 25 ans. Faute d’engagement des autorités, l’amélioration du respect des droits des femmes viendra peut-être de ce facteur démographique. Mais la route est encore longue. Le 2 juillet au Parlement, un député faisant mine de soutenir la future loi appelait à ne pas oublier les violences que certaines femmes font subir aux hommes. Approbation dans les travées masculines. Un soupir de découragement a parcouru les rangs des militantes.

Christophe Châtelot (Yaoundé, envoyé spécial)

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