L’ancien ministre camerounais Issa Tchiroma Bakary, candidat à l’élection présidentielle d’octobre, a affirmé avoir été empêché de quitter le territoire camerounais, jeudi 31 juillet, selon un communiqué audio diffusé sur son compte TikTok officiel. « J’ai été arbitrairement empêché d’embarquer à l’aéroport de Yaoundé par la décision d’un commissaire affirmant agir sur instruction directe de la présidence de la République », a déclaré l’ex-porte-parole du gouvernement, qui avait démissionné et déclaré sa candidature fin juin.
Le président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), longtemps allié du président Paul Biya, explique qu’il se rendait à Dakar pour se « recueillir sur la tombe du premier président du Cameroun, Ahmadou Ahidjo », dont la dépouille repose toujours au Sénégal, pour lui « rendre hommage ». « Lorsqu’un candidat à l’élection présidentielle est empêché de voyager, c’est tout un peuple qu’on empêche de respirer », a dénoncé le candidat de 75 ans, affirmant que « le système en place redoute la vérité et craint la transition [portée par le FSNC] ». Il exhorte « l’opposition, la société civile, la diaspora et les patriotes lucides » à s’unir pour mettre un terme à la « confiscation du pouvoir ».
Ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary figure parmi les treize candidats retenus pour la course à la magistrature suprême. Le principal opposant, Maurice Kamto, écarté par la commission électorale, a déposé un recours. La liste définitive des candidats sera connue à l’issue de l’examen de 35 réclamations, lundi, par le Conseil constitutionnel. Ce scrutin présidentiel intervient dans un contexte de fragilité politique, sociale et économique, marqué par la crise qui perdure depuis 2016 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un chômage galopant et une soif de changement exprimée par une partie de la jeunesse.