Alors qu’avec la fin annoncée du macronisme le clivage droite-gauche pourrait reprendre de la vigueur, le Parti socialiste (PS) et le parti Les Républicains (LR) s’apprêtent non pas à s’affronter l’un et l’autre sur la base d’options politiques claires et tranchées, mais à passer de longs mois centrés sur eux-mêmes, accaparés par des échéances internes.
A droite, la candidature du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, qui a décidé de briguer la tête de LR lors d’un congrès (fixé au samedi 17 mai), affrontant le président du groupe LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, menace de ranimer les guerres des chefs, après les duels sanglants (Chirac-Balladur, Sarkozy-Villepin, Fillon-Copé…) ayant émaillé l’histoire de la droite.
La bataille s’annonce violente, au risque d’affaiblir un peu plus un parti sorti exsangue de la décennie post-Sarkozy et qui commence à peine sa refondation. Le risque est d’autant plus grand qu’il existe peu de différences sur le fond entre M. Retailleau et M. Wauquiez, tous deux tenants d’une droite « ordo-libérale » – comme le résume le maire de Meaux (Seine-et-Marne) Jean-François Copé – qui prône l’ordre (dans la rue et les comptes), ainsi qu’une politique probusiness. Davantage qu’une ligne politique, c’est donc surtout un style et un tempérament que les militants de droite devront choisir.
A gauche, l’équation politique est en pleine mutation. Le choix des socialistes de ne pas censurer le gouvernement Bayrou a enfoncé un coin dans leur alliance, déjà fragilisée, avec Jean-Luc Mélenchon. Le PS, qui rêve de renouer avec sa position de leadership à gauche, retrouve une indépendance relative. Les dernières élections partielles (législatives en Isère, municipales à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne…), perdues par La France insoumise, ont conforté ceux qui considèrent les « insoumis » comme des « boulets » incapables de rassembler, et donc de gagner.
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