Rouge, jaune, vert. Des couleurs et du bariolage. De la joie dans la gravité. Cette palette sert la cause de Laaroussa Quartet, poche de sensations subtilement distillées par les chorégraphes Selma et Sofiane Ouissi, sœur et frère, à la tête depuis 2007 de la compagnie l’Art rue, établie à Tunis. A l’affiche de la FabricA d’Avignon, dimanche 6 juillet, la paire d’artistes, épaulés par cinq interprètes, dont la violoniste Aisha Orazbayeva, a partagé le résultat scénique paradoxalement sobre d’une expérience au long cours menée entre 2011 et 2013 avec des potières de la région de Sejnane, en Tunisie.
Un simple banc accueille quatre danseuses, qui installent devant elles des partitions. A leurs côtés, sur une chaise, une femme, Chedlia Saïdani, s’assoit. Elle est l’une des artisanes de Sejnane et veille en témoin sur le spectacle. Un film, projeté en fond de scène, retrace de façon elliptique et rythmée son aventure, ainsi que celle de ses amies, avec l’équipe de Selma et Sofiane Ouissi. L’ensemble de ces présences, sons et images, surfilé de lectures de poèmes, compose une mosaïque bien vivante, dont les morceaux disparates s’agencent tranquillement autour d’une poupée en terre sculptée par les femmes : elle s’appelle Laaroussa.
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