« Tu as une tête de flic », lâche l’affreux policier à l’universitaire, surpris. Forcément on sourit : l’homme aux manières douces et retenues, ainsi apostrophé, c’est Wagner Moura, le policier violent de Troupes d’élite, de José Padilha, Ours d’or, à Berlin, en 2008, le Pablo Escobar de Narcos, la série à succès sur Netflix, L’agent double de Cuban Network, d’Olivier Assayas (2020), ou encore, en 2024, le journaliste tête brûlée de Civil War, d’Alex Garland…
« C’est la première fois que j’écris pour quelqu’un et je voulais offrir à Wagner Moura quelque chose de différent, confie Kleber Mendoça Filho, le réalisateur de L’Agent secret, présenté en compétition officielle. Bien sûr je connaissais ses films précédents. On est proches. Mais quand je lui ai envoyé le script, il l’a immédiatement compris. Ça raconte notre pays, une histoire qu’on partage. Ça l’a beaucoup touché. Pendant des années, on a subi les attaques violentes de l’ultradroite. Des mensonges, des accusations, des moments que je ne souhaite à personne. Je ne suis pas communiste, lui non plus, mais on était devenus “les communistes”. »
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