On se croirait presque revenu en arrière, au moment des rudes négociations au sein du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), en 1993, quand l’Europe s’était battue bec et ongles face aux Etats-Unis pour que la culture ne soit pas considérée comme une marchandise comme les autres. Cela a permis aux Etats européens de soutenir leur industrie cinématographique et audiovisuelle en imposant des quotas de production et de diffusion d’œuvres européennes. C’est ainsi que Netflix et Disney+, par exemple, doivent financer les films hexagonaux. Sans compter que, sur chaque ticket d’entrée de film américain en salle en France, un pourcentage sert là encore à financer la production nationale.
L’administration du président américain, Donald Trump, est partie en guerre de façon frontale dès le 21 février contre ce système d’exception culturelle, mis en place depuis 1994, et a promis de tout faire pour éliminer ces barrières au commerce extérieur. Ce qui fragiliserait tout l’écosystème français et européen.
De plus, pour relocaliser les tournages des films hollywoodiens aux Etats-Unis, M. Trump a annoncé, le 4 mai, sa volonté d’instaurer des droits de douane sur les films non tournés aux Etats-Unis. Un pavé dans la mare qui ferait courir un énorme risque économique à Hollywood, puisque si cette mesure était appliquée, tous les autres pays taxeraient probablement en retour les films américains.
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