SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION
A mi-parcours de la compétition cannoise, une coupe de champagne : Nouvelle Vague, fiction de l’Américain Richard Linklater, qui fait revivre le tournage mouvementé d’A bout de souffle (1960), de Jean-Luc Godard (1930-2022), avec Jean-Paul Belmondo (1933-2021) et Jean Seberg (1938-1979), nous emporte d’un trait dans la vitalité d’une petite équipe de cinéphiles, alors persuadée qu’elle allait révolutionner le cinéma. Ils et elles n’avaient pas tort. Le film fit l’effet d’un coup de tonnerre, repoussant les limites esthétiques et narratives, inscrivant le nom de Godard au fronton de la modernité cinématographique (avec les Truffaut, Rohmer, Chabrol, Rivette).
L’effervescence teintée d’inquiétude de Nouvelle Vague (car Godard a le trac des débutants) participe du charme de cette œuvre hommage, qui cherche ni plus ni moins à raconter la fabrique d’un film libre, rompant avec tous les codes, comme on exhibe les racines d’une plante rare. Linklater n’est pas le premier à revisiter l’univers godardien : dans un autre genre, proche du pastiche, Michel Hazanavicius avait réalisé Le Redoutable (2017) pour Netflix, adapté du roman de l’ex-femme du cinéaste, Anne Wiazemsky, Un an après (Gallimard, 2015), avec Louis Garrel dans le rôle de Godard, chronique politique et intime, sur la fin agitée des années 1960 et la rupture du couple.
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