Bien qu’il ait quelque peu réduit la voilure au fil du temps en termes de durée, le Festival de Radio France à Montpellier, dont 2025 marque la quarantième édition, a gardé le cap de l’excellence artistique, embarquant des jauges de spectateurs en progression constante. C’est le cas du concert qui accueillait, mardi 8 juillet, dans une salle du Corum des grands soirs, William Christie et ses Arts florissants dans la version originale de 1707 du premier oratorio écrit par un Haendel de 22 ans, Il Trionfo del Tempo e del Disinganno, autrement dit Le Triomphe du Temps et de la Désillusion.
Créée à Rome sur un texte édifiant du cardinal Benedetto Pamphili, cette allégorie d’un memento mori (« souviens-toi que tu vas mourir ») en musique, vaste méditation autour du thème de la fugacité de la vie, rejoint la cohorte des vanités picturales, des roses décloses des poètes (Ronsard), des expectatives philosophiques (d’Epicure à Heidegger).
William Christie est désormais un mince jeune homme de 80 ans. Il est entouré de ses musiciens et de quatre chanteurs disposés par paires. A jardin, de noir vêtu, les tenants de Dieu et de la contrition, le ténor James Way (le Temps) et la contralto Jasmin White (la Désillusion). A cour, en jolies robes bleu et rose pastel, incarnations de la légèreté et de la jouissance, la mezzo Rebecca Leggett (le Plaisir) et la soprano Julie Roset (la Beauté). Cette dernière a juré fidélité au Plaisir. Elle sera rattrapée par le Temps et la Désillusion.
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