C’est peu dire que l’ombre de Donald Trump a plané sur Davos, où la session annuelle du Forum économique mondial s’est ouverte le 20 janvier, le jour même de l’investiture du 47ᵉ président des Etats-Unis, à Washington. Pendant trois jours, jusqu’à ce qu’il intervienne lui-même, jeudi 23 janvier, par vidéo depuis la Maison Blanche, aucun des dirigeants étrangers rassemblés dans ce village des Alpes suisses n’a pu esquiver le sujet des conséquences du retour tonitruant de M. Trump à la Maison Blanche. Les dissonances dans leurs réactions ont trahi toutes les fractures du monde chaotique que cette nouvelle secousse n’a fait qu’accentuer.
Il y a, bien sûr, les disciples, qui se félicitent de voir disparaître le vieux monde honni. C’est le cas du président argentin, Javier Milei, le leader à la tronçonneuse venu directement de Washington où il avait été invité à la cérémonie d’investiture. Grâce à lui, « l’Argentine a rompu ses chaînes » ; il s’agit maintenant de « rendre sa grandeur à l’Occident ». Dans une diatribe d’une demi-heure débitée d’un ton rageur contre « le wokisme » et son « idéologie sinistre et assassine » dont l’Union européenne est « le bras armé », M. Milei s’est réjoui de voir enfin émerger, « lentement, une alliance internationale des nations qui veulent être libres », « du merveilleux Elon Musk à la féroce dame italienne, ma chère amie Giorgia Meloni, de [Nayib] Bukele au Salvador à Viktor Orban en Hongrie, de Benyamin Nétanyahou en Israël à Donald Trump aux Etats-Unis ».
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