Les maladies éradiquées, les espèces menacées d’extinction enfin hors de danger, les millions de gens qui sortent de la pauvreté ne font pas les gros titres. « Pour savoir si le monde est en progrès, ne regardez pas les infos », prévient Steven Pinker, professeur de psychologie à Harvard, invité, mercredi 22 janvier, à intervenir au Forum économique mondial à Davos, en Suisse – histoire, sans doute, de détacher un instant les festivaliers en tenue d’après-ski de leur obsession pour Donald Trump. Seulement, voilà, on y revient toujours.
« Pour les rédacteurs en chef, une mauvaise nouvelle, c’est du journalisme sérieux. Une bonne nouvelle, c’est de la publicité », explique-t-il, précisant aussi que, par essence, les informations consistent à relater ce qui arrive. Et, le plus souvent, ce sont des mauvaises nouvelles, comme une école assaillie par un forcené, par opposition à toutes celles qui ne le sont pas. Ce biais négatif des médias et des réseaux sociaux pourrait-il être la cause du pessimisme ambiant ? Données à l’appui, le professeur américano-canadien à la crinière blanche démontre, en effet, que le monde ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui.
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