Il ne reste plus grand-chose de l’immense marché de Kantamanto, à Accra. Un énorme incendie, qui s’est déclenché mercredi 1er janvier tard dans la soirée, a ravagé de larges parties de ce gigantesque marché aux fripes, le plus important du Ghana, qui abrite plus de 30 000 échoppes.
La catastrophe a suscité une vive émotion parmi les commerçants et les riverains, tant ce lieu incontournable, situé au cœur du quartier d’affaires de la capitale ghanéenne, est une source de revenus cruciale pour beaucoup. Des centaines de vendeurs au minimum, dont certains étaient spécialisés dans la revente de vêtements de seconde main importés, notamment d’Europe, font désormais face à un avenir incertain.
Le service national de lutte contre les incendies du Ghana (GNFS) a dû déployer treize véhicules anti-incendie pour lutter contre le désastre. Jeudi, des ruines fumantes à perte de vue avaient remplacé les allées jadis très animées du marché, témoignant de l’impressionnant ravage des flammes.
« Une catastrophe »
« C’est une catastrophe », a commenté Alex King Nartey, porte-parole pour le GNFS. « Nous n’avons pas enregistré de personnes gravement blessées, mais la perte pour l’économie est énorme ». « Selon les premiers éléments de l’enquête, un défaut électrique pourrait avoir causé le déclenchement du sinistre, mais nous n’excluons pas la piste de l’incendie criminel », a-t-il souligné auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Selon le porte-parole, les opérations pour éteindre complètement l’incendie pourraient se poursuivre jusqu’à vendredi. D’après les services de secours, la perte des marchandises est évaluée à des millions dans la monnaie locale.
Pour des commerçants comme Fred Asiedu, 45 ans, cet incendie est dramatique. « Tout ce que je possédais était ici, mes marchandises, mes économies, mon avenir… Désormais, tout est perdu », se lamente-t-il. « Comment est-ce que je recommence mon activité ? Le gouvernement doit intervenir. Sans aide, notre vie deviendra insupportable », explique-t-il. Les autorités ghanéennes n’ont pas pour le moment annoncé de réponse formelle à ce drame.
Même sentiment de vive inquiétude chez Adjoa Amu, 39 ans et mère de trois enfants. « Je suis vendeuse ici depuis douze ans. Ce marché nourrit les miens, me permet de payer les frais de scolarité. Et là, il ne reste plus rien à part des cendres… », dit-elle.
Un besoin d’assistance pour les commerçants
Un responsable de l’Organisation nationale de gestion des catastrophes (NADMO), Richard Amo Yartey, a précisé que l’enquête sur les origines de l’incendie avait débuté. « L’ampleur de la destruction est déchirante, mais nous sommes déterminés à identifier les causes et à porter une assistance rapide aux commerçants touchés », a-t-il ajouté.
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De son côté, le président de l’Association des commerçants du Ghana (TAGG), David Kwadwo Amoateng, a exhorté le gouvernement à agir rapidement, estimant que « ce marché est une part vitale de [notre] économie ».
« Les commerçants ont besoin d’un fonds d’aide d’urgence pour faire face à cette situation. Sans intervention immédiate, la source de revenus de milliers de personnes est menacée », a-t-il souligné auprès de l’AFP.