Quatorze ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, l’opérateur de la centrale nucléaire japonaise amorce une étape essentielle à l’avancée du projet de démantèlement. Tokyo Electric Power Company (Tepco) a annoncé, vendredi 14 février, avoir lancé le démantèlement des réservoirs d’eau traitée pour libérer de l’espace afin de stocker des débris nucléaires de la centrale, victime d’un tsunami dévastateur en 2011.
« Les travaux de démantèlement [des réservoirs d’eau] ont débuté [vendredi] à 8 h 05 » (0 h 05 à Paris), a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Tatsuya Matoba, porte-parole de Tepco, après que le début de cette opération a été retardé de vingt-quatre heures en raison d’un fort vent jeudi sur le site.
Cette opération doit libérer de l’espace pour stocker les débris nucléaires. « Pour procéder aux étapes suivantes, comme la récupération des débris de combustible, nous avons besoin d’espace », a expliqué jeudi Naoki Maeshiro, responsable de projet sur la construction et l’exploitation de réservoirs d’eau de Tepco, au cours d’une visite sur place de l’AFP.
880 tonnes de déchets radioactifs
Tepco prévoit, une fois débarrassé de ces réservoirs, de construire des lieux de stockage pour y entreposer environ 880 tonnes de déchets radioactifs particulièrement dangereux qui doivent encore être extraits des réacteurs accidentés. L’opérateur prévoit d’achever le retrait total de ces réservoirs avant mars 2026.
Après le gigantesque tsunami, provoqué par un séisme de magnitude 9 qui a frappé la centrale le 11 mars 2011, Tepco a conservé sur le site quelque 1,3 million de tonnes d’eau contaminée – de pluie, souterraine et de mer – ainsi que de l’eau nécessaire au refroidissement des réacteurs.
Cette eau, traitée à l’aide du système ALPS (« Système avancé de traitement des liquides ») pour en diminuer la radioactivité, reste entreposée dans plus d’un millier de réservoirs qui occupent actuellement l’essentiel du terrain de la centrale.
Le démantèlement des réservoirs est devenu possible avec le début du rejet de l’eau dans l’océan Pacifique, en août 2023. Le Japon et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) assurent que cette eau ne nuit pas à l’environnement.
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Le projet global de démantèlement doit durer plusieurs décennies. Trois des six réacteurs de l’installation fonctionnaient lorsque le raz-de-marée a frappé la centrale en mars 2011, faisant fondre les systèmes de refroidissement et provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl, le 26 avril 1986.