Depuis les manifestations antisystème de 2019, le nom de Nawaf Salam avait circulé à plusieurs reprises comme potentiel premier ministre du Liban. Mais il n’avait jamais obtenu le nombre de voix nécessaire à sa nomination. Signe de la recomposition en cours au Proche-Orient, le vent a tourné : ce juriste au profil réformateur, issu de l’élite intellectuelle du pays, a été désigné, lundi 13 janvier, comme chef du gouvernement. Il remplace Najib Mikati, qui était démissionnaire et gérait les affaires courantes depuis plus de deux ans. M. Salam, âgé de 71 ans, qui préside actuellement la Cour internationale de justice (CIJ), a obtenu le soutien de 84 des 128 élus libanais, lors des consultations avec le président fraîchement élu, le général Joseph Aoun.
Issu d’une grande famille de Beyrouth impliquée en politique, Nawaf Salam a pu compter sur le soutien de plusieurs formations traditionnelles, comme celle du chef druze Walid Joumblatt et des trois partis chrétiens. Il a obtenu, également, l’appui de la dizaine de députés dits « du changement », entrés au Parlement en 2022 en faisant campagne sur la rupture avec la classe politique dominante. En revanche, ni le Hezbollah ni son allié Amal, qui ont l’exclusivité de la représentation chiite au Parlement, ne l’ont adoubé, sans pour autant proposer d’autre candidat. Najib Mikati, premier ministre sortant, qui semblait devoir être reconduit, n’a été désigné que par neuf députés. Une poignée d’autres élus n’ont pas nommé de candidat.
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