Une journée sanglante, puis dans la nuit, l’espoir d’une accalmie. Dimanche 26 janvier, l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule qui tentait de se diriger vers les régions du sud du Liban qu’elle occupe encore, après les deux mois de guerre – du 23 septembre au 27 novembre 2024 – qui l’ont opposée au Hezbollah. Ces tirs ont tué au moins vingt-deux personnes et fait plus de cent-vingt blessés, selon un bilan établi par Beyrouth.
Prenant de court les troupes de l’Etat hébreu, ainsi que les militaires libanais qui avaient installé des barrages en amont, des centaines de familles et d’hommes, certains brandissant le drapeau jaune du Hezbollah, se sont dirigés, tôt le matin, vers les régions du sud-est. En vertu de l’accord de trêve qui a mis fin au conflit de l’automne, les troupes israéliennes devaient s’être retirées de la zone frontalière, ce dimanche à l’aube, et l’armée libanaise avoir pris leur relève, tandis que le Hezbollah devait avoir également quitté la région.
Mais dès vendredi, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait fait savoir que ses hommes ne se retireraient pas dans le délai imparti. L’armée israélienne, encore présente dans les secteurs centraux et orientaux, maintenait son interdiction aux habitants de se rapprocher. Faisant fi de ces ordres, la foule a avancé, au milieu d’un habitat dévasté. Certaines scènes sont devenues virales sur les réseaux sociaux, comme cette vieille dame voilée de noir défiant, bras ouverts, un char Merkava.
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