Des djihadistes présumés ont attaqué tôt mardi 1er juillet des positions de l’armée malienne dans plusieurs villes de l’ouest du pays, notamment un camp militaire à Kayes, ont rapporté l’armée, des habitants et une source policière contactés par l’Agence France-Presse (AFP).
Dans un communiqué, l’armée malienne fait état d’« attaques coordonnées perpétrées très tôt ce matin contre les positions FAMa [forces armées maliennes] » dans sept villes : Kayes, Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli et Gogui. « Les situations sont suivies de près », ajoute le communiqué sans plus de détails.
« Les djihadistes sont dans la ville ! »
Des habitants et un responsable politique local ont confirmé à l’AFP les attaques dans au moins quatre de ces villes (Kayes, Nioro, Sandaré et Gogui). « Depuis ce matin, des djihadistes en pick-up attaquent le camp militaire de Kayes. Nous avons quitté par mesure de précaution notre abri [hangar] situé non loin du camp. Ça tire toujours », a déclaré à l’AFP une source policière sous couvert d’anonymat. « Ici, à Kayes, ça tire ! Les djihadistes sont dans la ville ! », a pour sa part affirmé à l’AFP un habitant de Kayes, principale ville de l’ouest du Mali, proche de la frontière avec le Sénégal.
L’une des localités citées dans le communiqué de l’armée, Diboli, est située tout près de la frontière avec le Sénégal. Un autre habitant de Kayes joint par l’AFP a raconté : « Nous nous sommes réveillés sous le choc ce matin. Il y a des tirs et, de chez moi, je vois de la fumée qui se dégage vers la résidence du gouverneur. Les tirs sont intenses. » « Les tirs proviennent du côté du camp militaire et des deux commissariats. Nous sommes à l’abri dans nos maisons pour le moment », a confié un autre résident de Kayes.
Dans un message sur les réseaux sociaux, un responsable politique local de la ville de Nioro a déclaré : « La région de Nioro se réveille sous le choc. Les villes de Nioro, Sandaré et Gogui ont été attaquées à la même heure, 5 h 40. Idem pour Kayes. »
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaida, à l’organisation Etat islamique (EI) et de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique. Deux importantes attaques djihadistes présumées avaient visé récemment l’armée malienne, notamment un assaut coordonné le 2 juin contre un camp et l’aéroport de Tombouctou (Nord), au lendemain d’un raid sanglant qui avait coûté la vie à au moins trente soldats dans le centre du pays.