Dans le bourg rural de Tepoztlan (Etat du Morelos), une cinquantaine de personnes assistent à une réunion organisée par l’Institut de formation du Mouvement Régénération nationale (Morena, gauche), le parti politique au pouvoir au Mexique. Son thème : l’élection des membres du système judiciaire, qui doit se tenir dimanche 1er juin.
Le Mexique est le seul pays au monde à élire l’ensemble de ses 881 magistrats fédéraux et 1 880 juges locaux. Le but de la réunion d’information est d’exposer au public comment voter à ce scrutin inédit, fruit d’une réforme constitutionnelle voulue par l’ex-président (2018-2024) Andres Manuel Lopez Obrador, surnommé « AMLO », en 2024, qui présente plus d’une difficulté pour la population : chaque électeur doit choisir entre des centaines de candidats, dont il n’a pour la plupart, jamais entendu parler.
L’animateur de la réunion rappelle d’abord le bien-fondé de cette procédure, reprenant le discours du parti Morena : la corruption de la justice est telle que seul le peuple peut en éliminer les mauvais éléments par son vote. Mais il est bien en peine d’aider le public qui lui demande comment opter entre tous ces candidats. Rien que pour la Cour suprême, il faut faire un choix entre 64 candidats pour n’en élire que neuf. « Il faut s’informer, regarder sur Internet, il y a leurs profils », répond l’animateur. « C’est compliqué, mais regardez dans cette case du bulletin de vote : il est indiqué qui sont les candidats proposés par le pouvoir, c’est un indice. » Autrement dit : ceux soutenus par Morena, qui détient la présidence et domine le Congrès.
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