Le rappeur Freddie Gibbs a sorti le costume pour sa première apparition dans un festival de jazz en France et pour son unique date en Europe, cet été, au Nice Jazz Fest, qui se tient jusqu’au dimanche 27 juillet sur les scènes du Théâtre de Verdure et de la place Masséna. Cravate et lunettes noires, montre en or au poignet et chemise blanche, le « thug » endimanché est accompagné, vendredi 25 juillet, sur la grande scène par de très bons musiciens, ceux de Leon Michels, multi-instrumentiste de talent et producteur qui a fondé le groupe El Michel Affairs.
C’est que Freddie Gibbs a le don et le talent pour s’associer avec les meilleurs dans leur catégorie, hier Madlib pour Piñata (2014) et Bandana (2019) ; aujourd’hui The Alchemist, avec qui il publie le jour du concert le remarquable Alfredo 2. En attendant, c’est avec les musiciens de Leon Michels qu’il reprend son répertoire, dont Crime Pays, sur lequel il dénoue sa cravate.
En ce début de soirée du « plus ancien festival de jazz », qui ouvre sa programmation à toutes les tendances musicales, le public venu voir, après Gibbs, Lamomali, le collectif du guitariste et chanteur français M, se laisse envoûter par le flow tranchant du rappeur qui swingue à merveille avec les envolées de El Michels Affairs. Et puis, le rappeur avoue la raison de sa tenue si classe : « Je suis sorti en ville, hier soir, et on m’a refusé l’entrée de deux clubs : j’étais en shorts et en baskets, alors je me suis dit qu’il fallait que je sois vraiment en costume partout ici. » Cette déconvenue l’a sans doute refroidi, il ne donnera finalement que quarante-cinq minutes de concert.
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