Au Niger, pays dirigé par une junte militaire depuis juillet 2023, une commission a recommandé, après des discussions avec les parties prenantes nationales, une période de transition minimale de cinq ans pour rétablir un régime démocratique, ont déclaré, jeudi 20 février, des responsables à la télévision d’Etat.
« La durée de la transition est fixée à soixante mois pouvant évoluer en fonction de la situation sécuritaire, du cahier des charges de la refondation et de l’agenda de la confédération des Etats du Sahel », a déclaré Abdoulaye Seydou, l’un des vice-présidents de la Commission nationale des assises, en lisant ses conclusions. Le président de la commission, Mamoudou Harouna Djingarey, a donné le même calendrier et déclaré que les partis politiques seraient dissous, une nouvelle charte autorisant la création de deux à cinq partis politiques.
En 2023, le général Abdourahamane Tiani, chef des putschistes et chef d’Etat de facto du pays, avait déclaré que la junte allait lancer un dialogue national en vue d’une transition démocratique qui « ne devrait pas durer plus de trois ans ». Depuis sa prise de pouvoir à la faveur d’un putsch contre le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, la junte nigérienne, à l’instar des régimes militaires du Mali et du Burkina Faso voisins, a rompu ses liens militaires et diplomatiques avec la France et d’autres puissances occidentales pour se tourner vers la Russie afin d’obtenir un soutien dans sa lutte contre les groupes djihadistes.