Le jour se levait à peine, jeudi 27 novembre, quand une vingtaine de camions chargés de fûts de yellow cake (du concentré d’uranium) ont quitté la mine d’Arlit, dans le nord du Niger. Ils ont pris la direction d’Agadez, à plus de 230 kilomètres vers le sud, sous bonne escorte de l’armée nigérienne.
Cette cargaison est issue du stock de 1 400 tonnes d’uranium, d’une valeur marchande estimée à environ 250 millions d’euros, que se disputent les autorités nigériennes et le groupe nucléaire français Orano, ancien exploitant de la mine d’Arlit qui a été contraint d’y cesser ses activités depuis la prise du pouvoir par la junte souverainiste du général Abdourahamane Tiani, en juillet 2023.
Début novembre, différentes sources étatiques françaises avaient affirmé au Monde qu’un accord avait récemment été conclu pour l’acquisition de 1 000 tonnes de ce yellow cake à 170 millions de dollars (quelque 147 millions d’euros) entre l’Etat du Niger et le géant du nucléaire russe Rosatom – transaction démentie par les deux parties concernées.
Le plan, s’inquiètent ces mêmes sources françaises, est d’exporter la marchandise par la route jusqu’au port de Lomé, au Togo, pour ensuite l’acheminer par bateau en Russie. Soit un trajet risqué, passant par l’ouest du Niger puis le nord et l’est du Burkina Faso, dont des pans entiers sont sous l’emprise des djihadistes du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans, la filiale sahélienne d’Al-Qaida, ou de l’organisation Etat islamique au Sahel.
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