Seize soldats sont morts et cinq autres ont été grièvement blessés après une attaque menée dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 décembre contre une base militaire pakistanaise, près de la frontière avec l’Afghanistan, ont fait savoir deux responsables des renseignements auprès de l’Agence France-Presse. Cette offensive a été revendiquée par les talibans pakistanais.
L’attaque, qui a duré pendant deux heures à environ 40 kilomètres de la frontière afghane, a été menée par « plus de 30 combattants » sur une base de la région de Makeen, dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, a précisé un haut responsable des renseignements. Selon ce dernier, ils ont aussi brûlé des documents et du matériel de communication.
Les talibans pakistanais ont revendiqué l’attaque, affirmant dans un communiqué qu’il s’agissait de « représailles après le martyre de hauts commandants ». Ils ont ajouté avoir saisi de l’équipement militaire, dont des fusils-mitrailleurs et un appareil de vision nocturne.
Des talibans pakistanais formés en Afghanistan
Des attaques de djihadistes ou de séparatistes visent régulièrement l’armée et la police dans le pays de 240 millions d’habitants, en particulier à sa frontière avec l’Afghanistan. Le Pakistan connaît surtout une recrudescence d’attaques des talibans pakistanais (TTP), formés au combat en Afghanistan et qui se réclament de la même idéologie que les talibans de retour au pouvoir à Kaboul depuis 2021.
D’après un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU de juillet, environ 6 500 combattants du TTP sont basés en Afghanistan et « ne sont pas considérés par les autorités talibanes comme un groupe terroriste ». Les talibans afghans les soutiennent et les tolèrent, « en fournissant des armes et en leur permettant de s’entraîner », indique le rapport.