A la veille des élections législatives, qui ont lieu dimanche 18 mai au Portugal, l’extrême droite est en tête chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans. Selon un sondage de l’hebdomadaire Expresso, publié le 11 mai, le parti Chega (« assez ») rassemblerait 23 % des intentions de vote dans cette classe d’âge, autant que la coalition de centre droit au pouvoir, menée par le premier ministre sortant, Luis Montenegro (Parti social-démocrate, PSD, centre droit). « La montée du vote pour le parti d’extrême droite Chega est le signe de la fin de la culture politique antiautoritaire qui avait prévalu au Portugal depuis la fin [en 1974] du régime de [Antonio de Oliveira] Salazar. Après cinquante ans de démocratie, les jeunes ont perdu la mémoire de la dictature », constate l’historien et politologue Antonio Costa Pinto, professeur à l’Institut des sciences sociales de l’université de Lisbonne.
Les élections anticipées, organisées après l’échec de la motion de confiance présentée par M. Montenegro, cerné par des soupçons de conflits d’intérêts, pourraient ainsi permettre à l’extrême droite de rééditer le résultat record qu’elle a obtenu lors des dernières élections et conforter sa place de troisième parti. En mars 2024, Chega avait obtenu 18 % des voix et 50 des 230 sièges de l’Assemblée de la République, soit 11 points de plus qu’en 2022 et 17 de plus qu’en 2019, lorsqu’il a fait irruption sur la scène politique portugaise.
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