Les audiences se succèdent et l’on a fini par se faire une raison. On ne sortira pas des sous-sols du centre hospitalier d’Alep. On ne quittera pas ses couloirs blafards, ses portes métalliques, ses grilles, ses soupiraux, ses gardes sadiques, ses prisonniers attachés, les yeux bandés, roués de coups et humiliés. Le procès des geôliers de l’organisation Etat islamique (EI) y revient, sans cesse, chaque semaine.
De premiers extraits de la vidéosurveillance de ce bâtiment, transformé en centre de détention et de torture par l’EI, avaient été projetés devant la cour d’assises spéciale de Paris durant la première semaine des débats, du 17 au 21 février, consacrée à la description de son système concentrationnaire. Ces vidéos, tournées entre novembre et décembre 2013, ont été transmises à la justice française par une ONG allemande, Commission for International Justice and Accountability (CIJA).
Au cours de la deuxième semaine, du 24 au 28 février, de nouveaux extraits avaient été diffusés pour étayer l’identification d’un des accusés, Mehdi Nemmouche, reconnu par les quatre anciens otages français comme un de leurs geôliers. Alors que s’est ouverte la troisième semaine d’audience, lundi 3 mars, on est retourné dans ce lieu de douleur afin d’illustrer le rôle de deux autres accusés, deux djihadistes originaires du Val-de-Marne : Salim Benghalem et Abdelmalek Tanem.
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