Jusqu’au bout, Leila Y. a nié. Elle a nié avoir introduit des produits ménagers dans les bouteilles de vin, de whisky et de jus de raisin de ses deux employeurs, un couple dont elle gardait les trois enfants. Elle a nié l’avoir fait parce qu’elle s’estimait insuffisamment rémunérée. Elle a nié l’avoir fait parce qu’ils sont juifs. Jusqu’au bout, Leila Y. s’est enferrée dans ses contradictions, ses dénégations, ses allégations.
La nourrice de 42 ans comparaissait mardi 9 décembre devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « administration de substance nuisible suivie d’incapacité supérieure à huit jours commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ». Et, accessoirement, pour « usage de faux document administratif constatant un droit, une identité ou une qualité ». Lors de son embauche par le couple T., à la fin du mois de septembre 2023, la femme, de nationalité algérienne et arrivée en France en février 2022 grâce à un visa de tourisme espagnol, a présenté une fausse carte d’identité belge. Leila se faisait appeler Nadine, elle fait l’objet, depuis son interpellation en février 2024, et sa détention provisoire, d’une obligation de quitter le territoire français. Le parquet a requis trois ans d’emprisonnement avec maintien en détention, cinq ans d’interdiction d’entrer en contact avec la famille et dix ans d’interdiction du territoire français.
L’affaire démarre le 30 janvier 2024, lorsque madame T., mère de trois enfants, alors âgés de 2, 5 et 7 ans, se présente au commissariat. Elle dit avoir consommé chez elle du vin ayant un goût de produit ménager. Elle déclare également avoir décelé une odeur de javel sur son produit démaquillant, qui lui a piqué les yeux, et vu de la mousse dégageant une odeur identique sur un jus de raisin. Même chose avec un plat de pâtes au whisky. Personne n’a eu accès au logement de la famille, à part elle-même et son mari, affirme-t-elle aux policiers, leurs enfants et la nourrice, qui travaille chez le couple depuis un peu plus de quatre mois, mais avec laquelle elle dit n’avoir jamais eu aucun incident. Elle mentionne malgré tout un désaccord à propos de son tarif horaire.
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