Elle n’a pas caché que Nicolas Sarkozy n’était pas de ses amis. Anne Lauvergeon, l’ex-patronne d’Areva (2001-2011), a expliqué, jeudi 30 janvier, au procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, combien il lui avait paru inquiétant de vendre des réacteurs nucléaires à la Libye, et que Nicolas Sarkozy avait fait preuve d’une hâte qu’elle juge suspecte. L’ancien chef de l’Etat, qui ne rate pas une audience depuis le début du procès, a répondu qu’il n’avait fait que poursuivre une initiative de Jacques Chirac, et que Mme Lauvergeon avait décidément un caractère difficile.
Les infirmières bulgares, incarcérées en Libye pendant huit ans, ont été délivrées par Cécilia Sarkozy le 24 juillet 2007. Le lendemain, le président Sarkozy, en voyage vers l’Afrique, faisait une halte à Tripoli pour remercier Mouammar Kadhafi et signait sept accords de partenariat, dont l’un sur l’énergie nucléaire civile, pour une usine de dessalement de l’eau de mer. « Cette coïncidence a suscité des interrogations légitimes », avait indiqué en janvier 2008 la commission d’enquête parlementaire, qui n’y a finalement pas vu malice. Mais le tribunal nourrit le même soupçon quant au financement de la campagne électorale.
Il vous reste 80.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.